Nous y voilà. Le chantage au décompte horaire est dans la place. Au lendemain du crash d’un avion de ligne en Ukraine, aucune équipe de la rédaction nationale ne se rendra sur place. Pas pour un problème de passeport, pas pour un problème d’organisation, pas pour un souci de personnel… Non tout simplement « parce que les heures supplémentaires ont coûté tellement cher qu’on ne peut plus partir en mission ».
Un argument boomerang et pervers puisqu’il installe en fait un aveu d’échec de la direction de la rédaction nationale qui, comme la direction générale, a tout fait pour ne jamais prendre en compte le financement de ces heures supplémentaires prévues dans l’accord collectif. Une honte éditoriale que ce choix de la direction de la rédaction nationale. Une honte parce qu’elle rejette la responsabilité de son choix sur les journalistes qui réclament leur dû. Une honte parce que c’est bien la direction générale qui triche en ne respectant pas depuis le 1 er janvier les termes de
l’accord signé et qui l’engage pourtant.
En fait, l’argument de la direction de la rédaction nationale est simple. Si les gens ne déclaraient pas leurs heures ce serait quand même beaucoup mieux…Une équation tout simplement illégale et pénalement condamnable. Une honte tout simplement en laissant entendre que les instances représentatives du personnel, les syndicats, les salariés seraient donc les seuls responsables de tout cela.
Mais patience, laisse entendre cette même direction, de manière à peine dissimulée : le forfait jour va tout régler, en omettant bien sûr de préciser qu’il coûtera beaucoup plus cher encore à l’entreprise…. Une honte enfin, c’est que cette posture, nous empêche tout simplement de faire notre métier. Oui ce texte se résume en deux mots … une honte
Paris, le 18 juillet 2014