Après 48 heures de mobilisation, l’heure est au bilan.
Il est pour nous extrêmement positif. Les journalistes de la rédaction nationale, ex-France 3 comme le dit la direction, étaient massivement en grève, au deuxième jour du conflit. Des services complètement à l’arrêt, « politique », « enquêtes et reportages », « société », d’autres très affectés comme celui des journalistes reporteurs d’images, ou le service « économie ».
Même chose pour les correspondants en région (ex France 2) : 7 bureaux sur 10 ont participé au mouvement, ce qui montre bien que nous prenons le meilleur de la fusion, la convergence des revendications !
Le projet de la direction, la suppression du Soir 3 a été rejeté avec force.
Oui, le Soir 3 doit rester sur France 3. Et ce n’est pas un syndicat minoritaire qui a fédéré, non, c’est bien avec la CGC et l’UNSA, le syndicat majoritaire chez les journalistes. Mais au-delà de l’appel à la grève, c’est la réponse qui compte !
Les grévistes contestent la perte des repères que la direction nous impose et la volonté de défendre notre mission de Service Public ! Partout en Europe, les chaines publiques, ont un journal diffusé entre 22 heures et 23 heures. La BBC souvent cité en exemple, ne serait donc plus une référence ? C’est à n’y rien comprendre !
Nous le redisons, France Info doit effectivement être traitée comme une chaine à part entière, avec les moyens nécessaires, mais pas au détriment de nos chaines généralistes.
Et puisque l’heure est au bilan, deux mises au point :
– Le 19/20 de lundi, s’est distingué en ne respectant pas le droit de grève.
Il a diffusé un sujet de 5 minutes, réalisé il y a plusieurs jours, par un journaliste pourtant gréviste hier. La règle tacite, en cas de conflit, c’est de respecter les grévistes, pour ne pas artificiellement briser un mouvement, surtout que ce sujet est apparu au conducteur à 10 minutes de l’antenne. Nous avons rencontré la direction de l’information, qui reconnait sans condamner, que si elle avait eu en mains l’ensemble des données, l’issue aurait pu être différente. Dont acte, mais à l’antenne le mal est fait.
– Seconde mise au point. La CGT, appelait à l’union la semaine dernière, une manière détournée de diviser les salariés, critiquant au passage le cavalier seul du SNJ.
Trois syndicats étaient dans ce préavis, donc la notion de cavalier seul est factuellement fausse. Nous aurions préféré qu’ils appellent à soutenir la grève. Mais surtout, le SNJ a expliqué clairement que le désaccord de fond prévalait sur une union de façade. L’accord cadre sur le déploiement du projet d’entreprise signé par la CGT, FO et la CFDT valide en creux le renforcement de l’offre France Info, sans sanctuariser les éditions nationales. Et là, c’est une divergence de fond, qui ne permettait pas à cet instant précis une union syndicale.
Nous verrons ces prochains jours sur quelles bases un préavis plus large pourrait être déposé. En attendant, la mobilisation massive des salariés nous engage. Nous reviendrons bientôt vers le personnel administratif, les techniciens et les journalistes, pour revendiquer à nouveau le maintien du Soir 3 sur France 3.
Paris, le 29 mai 2019