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Une tache indélébile : voilà ce qu’est la suppression du « Soir3 » à un an de la fin du mandat de la présidente de France Télévisions ! 

À l’heure du bilan, nous saurons lui rappeler le mal qu’elle a fait, en particulier à la rédaction nationale de France 3. La mise en œuvre de la fusion des rédactions nationales tout d’abord, puis la fermeture d’un JT historique de la « Trois ». Et bientôt, les suppressions d’emploi prévues dans ce fameux plan de rupture conventionnelle collective que le SNJ a refusé de valider.

Rappelons qu’avec la suppression du « Soir3 », la direction piétine les engagements pris devant les salariés et leurs représentants. Quand les élus SNJ dénonçaient le projet de fusion des rédactions et s’inquiétaient de probables disparitions de JT, la direction répondait : « il n’en est rien, si nous faisons la fusion, nous ne toucherons pas aux journaux nationaux de France 3 ».

Quelques années plus tard, le cynisme de notre direction emporte le « Soir3 » en même temps que ces engagements sans valeur.

La suppression du « Soir3 », c’est avant tout pour la présidence de France Télévisions un moyen de renforcer sa chaîne Franceinfo, qui souffre d’un manque de personnel et de conditions de travail parfois très difficiles. Beaucoup de ses salariés nous en font part quotidiennement. Mais renforcer cette nouvelle chaîne au détriment des « anciennes » ne peut satisfaire personne.

La direction promet de mettre à l’antenne l’équivalent du « Soir3 » sur le canal 27, mais là encore il faut s’attendre à une tromperie.

Principalement parce que Franceinfo n’aura pas, contrairement à ce qui est dit par la direction de la chaîne, les mêmes moyens de reportage et de montage.

A ce jour, nous attendons toujours les réponses concernant la réalité des moyens mis en œuvre pour alimenter le fameux « 23 heures » de Franceinfo : que ce soit devant le Comité social  et économique du Siège ou pendant la négociation du préavis de grève, aucune réponse.

Enfin si : le directeur de l’information s’engagerait à doter ce nouveau journal des moyens de son ambition. Mais les « engagements » de cette direction inquiètent plus qu’ils ne rassurent !

Autre objectif  affiché : augmenter l’audience de Franceinfo et atteindre en quelques mois une moyenne de quelques dizaines de milliers de téléspectateurs, le double de l’audience actuelle. Peu importe la moyenne des 590 000 téléspectateurs du « Soir3″ en 2018, les pointes à plus d’un million et les excellents scores même à des horaires tardifs !

Chers téléspectateurs fidèles, désolé, vous ne comptez pas dans cette histoire. Pourtant  vos témoignages, tout comme vos signatures sur notre pétition, montrent un réel attachement à ce journal créé en 1978.

Des témoignages qui continuent d’occuper les réseaux sociaux depuis jeudi, qui a marqué la fin du « Soir3 » semaine, et depuis ce matin, triste date de la disparition complète de l’édition de la nuit.

Rien à faire des téléspectateurs donc, rien à faire des journalistes, techniciens et administratifs qui fabriquent ce journal quotidiennement en répondant ainsi fièrement à ce qu’est notre mission de Service Public.

L’opposition des équipes de l’info, des grèves très suivies, des soutiens politiques et associatifs : rien n’a permis d’inverser cette funeste décision.

Ce soir il n’y aura donc pas de « Soir3 », ni demain… ni plus tard.

C’est le cœur lourd que nous constatons que ceux qui nous dirigent continuent à gouverner contre leurs salariés, au détriment même de notre public.

Clairement à l’heure du bilan il sera temps de rappeler ce qu’a été la présidence Ernotte : une entreprise d’affaiblissement général de nos missions, jusqu’à les faire disparaître.

Paris, le 26 août 2019

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