Ce jeudi 13 juin, l’antenne de France télévisions a été confisquée à des fins de politique interne. Alors que la direction célébrait en grandes pompes, sur France 2, les stars du petit écran, les salariés du Réseau Régional et du Siège défendaient l’information et notre mission de Service Public. En répondant à l’appel de 7 organisations syndicales, journalistes, techniciens et administratifs ont fait grève massivement, à la fois pour dire non à la suppression du Soir 3, mais aussi pour que soient sanctuarisés les emplois liés à la fabrication de l’information.
Un mouvement plus que visible à l’antenne. Dans les bureaux régionaux d’information, les rédactions locales, chez les correspondants des bureaux de France 2, dans les rédactions du siège, sur les plateaux, au montage, en reportage … Partout ce même refus massif, d’une politique aveugle qui trahit à la fois notre mission, nos téléspectateurs et nous les salariés sans qui ce groupe n’est rien !
A l’instar de la funeste fusion des rédactions nationales, la présidente et la direction de l’information pensent qu’un projet collectif n’a pas besoin de l’adhésion des salariés ; Une erreur ? Non, une volonté de gouvernance de quelques-uns contre le plus grand nombre.
Et même nos téléspectateurs ne sont pas respectés. A travers la pétition pour sauver le Soir 3, ils nous disent leur attachement à ce journal. La direction répond « ils viendront sans mal sur France Info ». La belle affaire ! On ne dirige pas avec des mantras, des faux semblants et des infox. Nous n’opposons pas les rédactions nous ! Nous n’opposons pas les salariés nous ! Nous ne pratiquons pas le monologue social, mais juste cette envie de créer du collectif autour de la défense de notre groupe, dans l’intérêt de ce que nous considérons comme notre mission.
Ce jeudi 13 juin une fois de plus, contournant la réalité de la mobilisation massive, la direction a, ici ou là, diffusé des images de grévistes, utilisé les CDD à tour de bras. Et la palme revient encore au 19/20 qui a ressorti de ses étagères un reportage prêt depuis le mois de novembre 2018 jusque-là oublié au grand dam de l’équipe qui l’avait réalisé. L’intérêt journalistique pour la rédaction en chef, sa durée ; un 4 minutes 30 un jour de grève, c’est tout à coup très pratique. Quel manque de respect généralisé. A noter malgré tout, qu’à la demande de l’équipe concernée, en grève jeudi et suite à l’intervention du délégué syndical SNJ, la direction de l’information a fait retirer du 20 Heures, un reportage réalisé la veille, c’est moindre mal !
Pour autant, notre entreprise devrait s’inspirer de Radio France qui réalise des reportages sur ses propres conflits internes et à l’antenne les raisons d’une grève sont expliquées ! A France Télévisions, c’est le silence complet et des présentateurs, un comble, qui font le service minimum. À l’exception du Soir 3 cette fois ci. Comme si taire un conflit, le faisait disparaître, comme si l’espace d’un mouvement social l’information s’arrêtait aux portes des studios …
Tout cela pour vous dire que nous ne désarmerons pas. A la fois parce que notre conviction est faite et que votre mobilisation nous engage.
Lundi 24 juin la direction veut en finir avec ce projet, en demandant aux élus du CSE Siège de rendre un avis, ce qui permet ensuite la mise en œuvre de la suppression du Soir 3, quelle que soit la décision prise par les représentants du personnel.
Ce n’est en aucun cas pour nous la fin du film…
Paris, le 17 juin 2018