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Compte rendu du CSE extraordinaire du réseau régional du 20 février 2024

Face au tir nourri de questions des élus sur le rapprochement avec France Bleu et les coopérations ponctuelles qui s’accélèrent, la direction explique que France 3 est engagée “sur le numérique, les magazines et le sport”.

Quand on demande si la marque ICI va effacer France 3 ? Isabelle Staes, directrice du Réseau, botte en touche, car, dit-elle : “cela ne se décide pas à mon niveau et je n’ai pas de réponse”, ce qui en dit long sur le dialogue de sourds lors de cette instance extraordinaire qui a été peu informative.

Nos dirigeants semblent attendre avec beaucoup d’impatience un signe de la tutelle pour accélérer le processus de fusion.

“Fusion” : le mot tabou jusqu’à présent a été lâché par Isabelle Staes, mais seulement pour ajouter tout de suite qu’elle ne savait en quoi cela consisterait.

Pendant ce temps-là, des coopérations se développent entre les deux entreprises sans cadre ni convention, avec un montage baroque de prêt de main d’œuvre qui nous interroge sur le plan juridique. Comme l’affirme elle-même la directrice du Réseau, “nous sommes en pleine construction d’un projet éditorial commun”, mais nous restons “deux entreprises distinctes”.

Sur la planification de JRI ou d’OPV pour les matinales de France Bleu, la direction explique qu’elle s’effectue dorénavant sur la base du volontariat.

Quant à la réflexion éditoriale entamée à l’automne dernier, elle continue de mijoter et nous n’en aurons pas la saveur.

Le rapprochement avec France Bleu s’effectue dans l’opacité totale.

Dans beaucoup d’antennes, des expérimentations “en douce” se multiplient sur les tableaux de service, des équipes mixtes (JRI France 3 / journaliste ou animateur France Bleu) apparaissent dans les matinales sans information des élus, des instances de proximité et des salariés. Ce qui nourrit l’inquiétude, le découragement et la sensation de n’être plus que les pions d’un projet stratégique caché.

Aux questions précises des élus, les membres de la direction répondent laconiquement en 3 mots : on se croirait dans un Quiz !

Ou quand les questionnements concernent des sujets aussi fondamentaux que l’abandon de la marque France 3 et de la stratégie de marque, de la maitrise éditoriale ou de rédactions communes, la directrice du réseau renvoie à l’échelon supérieur, le CSE central. À quoi peut donc servir un CSE extraordinaire, dans une instance censée traiter les projets de l’ensemble du réseau France 3 ?

Le diable se cache parfois dans l’esquive ou dans les réponses fuyantes.

Paris, le 21 février 2024