Liminaire SNJ au CSE du réseau régional du 24 mai 2023
Sur la Croisette, on ne voit que lui : le Tapis Rouge. Au dessus sa rutilance, son moelleux, les empreintes des célèbres pieds qui le foulent.
En dessous : la poussière, les polémiques sexistes et le vélo électrique du directeur du Festival.
De même dans le réseau France 3, quand direction et élus voient rouge, ce n’est pas forcément du même côté.
Ainsi la direction de l’entreprise poursuit ses projets de restructuration : Campus, Régie Automatisée, Tempo… en laissant croire aux salariés que leur consultation alimentera le projet et que son accompagnement en fera des employés libres et heureux. Sous le tapis pourtant, une partie de la rédaction nationale est sérieusement menacée du principal risque psycho-social : la qualité empêchée. Et en régions, journalistes et techniciens découvrent petit à petit les conséquences sur leurs conditions de travail de futurs JT élargis et tardifs. Et les volontaires pour les ateliers ont une impression d’inutilité tant tout semble déjà plié. Du déjà vu !
Ainsi la politique immobilière de France Télévisions, brillante sur ses plaquettes et power-point, se poursuit comme si les salariés concernés n’existaient pas, leur imposant des conditions d’exercice de leur profession toujours tirées vers le bas. À quelques exceptions près, les directions régionales ne tiennent aucun compte des demandes et résolutions des élus de ce CSE.
Le projet de régionalisation dont les documents regorgent de chiffres faramineux de retransmissions sportives, d’études qualitatives et de milliers de clics… La réalité c’est une promesse tronquée sur l’activité de nos antennes, aux trois quarts confiée au privé. Et c’est aussi le grand bond en avant tant attendu pour le numérique qui se prend toujours les pieds dans le tapis.
C’est enfin une empathie et un accompagnement de la direction du réseau pour les antennes qui vont mal… le plus souvent démentis sur place par des chefs de service qui n’appliquent pas les préconisations, voire se vantent de ne pas lire les expertises. Ou des directions régionales tentées de faire table rase du passé, sourds aux souffrances qui perdurent et prêts à céder à certaines pressions. Pas très « quartiers d’équipes » !
Enfin, le SNJ a une pensée pour nos collègues de Rodez, victimes dans l’exercice de leur métier d’injures homophobes. Nous espérons, si ce n’est pas déjà fait, que la direction défendra ses salariés en justice. Faute de quoi toutes ces belles initiatives ou journées d’action en faveur de la diversité LGBTQ ou contre les agissements sexistes, ça et là démentis par des comportements extérieurs ou internes, ne seraient que de l’affichage de type Croisette, de celui qui disparaît si tôt le tapis replié !
Paris, le 24 mai 2023