Ils peuvent dénoncer nos accusations mais les faits sont têtus. Oui, la direction de la rédaction nationale de France 3 a bien censuré un reportage concernant l’affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy. Il révélait un rapport de synthèse des policiers chargés de l’enquête et plusieurs procès verbaux d’audition, dont celui de l’ancien chef de l’Etat.
Le prétexte de la non diffusion de ce reportage serait, selon Pascal Golomer, directeur délégué à l’information, que ce sujet tel qu’il a été présenté au rédacteur en chef du 19/20 « ne révélait pas suffisamment d’informations nouvelles ». Mais ce matin, dans le journal Libération, le directeur de la rédaction nationale de France 3 reconnaît que les mêmes informations publiées par France Inter et Libération apportaient bien des éléments nouveaux !
Ils n’ont pas eu le temps de confronter et de préparer leurs éléments de langage. Normal, dans l’urgence, la censure ne peut pas être assumée et en même temps réfutée. Et pour ajouter du scandaleux à tout cela, voilà que Pascal Golomer met sur un pied d’égalité les 45 minutes d’interview de Nicolas Sarkozy, au 20h de France 2, et la retransmission sur cette même chaîne de la conférence de presse de
l’actuel chef de l’Etat, pour attester de l’objectivité et de l’indépendance de cette direction.
Une direction qui se prend les pieds dans le tapis rouge qu’elle a elle-même déroulé à celui qui a nommé l’actuel et futur ex-président de France Télévisions.
Paris, le 24 septembre 2014
Censure suite, quand la direction se prend les pieds dans le tapis