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Il faut savoir mettre un terme à une expérimentation. Celle-ci n’a que trop duré. Expérimenter n’est pas pérenniser.

Plus de 2 ans 1/2 se sont écoulés depuis la signature de l’accord initial, même si les pratiques des activités expérimentées se sont interrompues durant quelques mois, en raison de la pandémie. Face à cette situation exceptionnelle et imprévisible, nous avions accepté de reporter l’échéance de la fin de l’été, au 31 décembre de cette année. Une prorogation de plus, après le doublement de la durée initiale de cette expérimentation, que nous avions accepté. La direction voulait alors plus de temps pour prendre la pleine mesure de l’exercice. Mais l’exercice a largement montré ses limites.

Moins d’une centaine de volontaires, sur plus de 400 salariés que compte France 3 Nouvelle Aquitaine, se sont lancés dans l’aventure, en quête de nouveaux horizons, mais pas seulement. Certains ont déchanté, jusqu’à payer de leur personne. Les alertes pour risques et dangers graves se sont enchaînées, à l’initiative des instances représentatives du personnel. La direction a tenté tant bien que mal d’y remédier. Mais force est de constater qu’aujourd’hui que le mal est bien plus profond.

Le projet se voulait ambitieux. Il s’est révélé insuffisamment préparé et sous-dimensionné. La direction pensait compenser le manque de moyens par le recours à de nouveaux outils dits « agiles », comme l’unité de tournage avec smartphone (UTS) ou en tablant sur la bonne volonté et l’enthousiasme des salariés.

Réaliser des gains de productivité pour rendre le projet viable, tout en préservant et en améliorant la qualité de vie au travail, était l’objectif affiché. Mais l’organisation du travail s’est faite au détriment de l’antenne linéaire, et la fracture entre volontaires et non volontaires s’est creusée. Inquiétude, mal-être, voire souffrance au travail, le rapport à l’entreprise s’est détérioré.

La très grande majorité des salariés de France 3 Nouvelle Aquitaine subit au quotidien les conséquences néfastes de cette expérimentation, dans le cadre de la mise en œuvre d’une nouvelle offre de télévision publique régionale. Des dégâts qui laissent augurer des lendemains difficiles, dans la perspective de la régionalisation à venir, laquelle va grignoter encore un peu plus nos moyens humains déjà entamés par NoA.

C’est pour toutes ces raisons que le SNJ, cette fois, n’a pas signé la nouvelle prorogation de l’accord d’expérimentation NoA.

Paris, le 18 décembre 2020