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Les Marches des Libertés ont rassemblé, samedi 28 novembre partout en France, des centaines de milliers de personnes, toutes générations confondues, pour défendre nos libertés et demander le retrait de la loi de Sécurité Globale. 200 000 personnes ont défilé à Paris, formant une marée humaine ininterrompue de la place de la République à la Bastille. 500 000 personnes ont marché dans toute la France où plus de 100 mobilisations ont été dénombrées.

A Marseille, ils étaient plus de 3000 selon les autorités à battre le pavé entre le vieux port et la préfecture et pourtant, malgré cette mobilisation hors du commun, les téléspectateurs du journal de France 3 Provence Alpes n’ont eu droit qu’à un court off de quelques secondes sans aucune interview au bout de 6 minutes consacré exclusivement à la réouverture des commerces non essentiels dans cette édition de 19h.

Le SNJ s’interroge et pose légitimement des questions à l’encadrement.

Quel message veut renvoyer une télévision régionale aux téléspectateurs dans le cadre d’une manifestation d’actualité relative aux libertés publiques et où il est question avant tout du droit d’informer les citoyens ?

Réponse de la rédaction en chef : « la décision a été prise en conférence de rédaction en concertation avec l’ensemble des équipes et il est toujours plus facile de dire à postériori qu’il aurait fallu traiter autrement ».

Le SNJ répond qu’il y avait 4 équipes de planifiées samedi dernier dont une en décalé ainsi qu’un journaliste de desk et un contributeur web.

Un effectif hors du commun pour un week-end et, malgré cela, la rédaction en chef pouvait très bien arbitrer en faveur d’une couverture par un sujet complet sur le linéaire et/ou le numérique en raison de l’actualité forte du jour à travers une mobilisation nationale et régionale.

Non, cette dernière a préféré couvrir la ruée commerciale du samedi avec plusieurs entrées au détriment d’une proposition de loi très critiquée sur le plan éthique et politique par des milliers de manifestants.

Comment expliquer dès lors dans la deuxième grande ville de France ce sous traitement fâcheux à travers 15 petites secondes d’images en faveur des libertés publiques ?

À Grenoble et Lille avec des mobilisations massives, les téléspectateurs n’ont eu droit qu’à un petit « off » d’une poignée de secondes eux aussi alors que partout ailleurs dans le réseau France 3, des reportages complets ont été diffusés parfois même en ouverture des JT.

Résultat : les téléspectateurs de ces régions et les journalistes dans leur ensemble s’estiment les premières victimes de ces mauvais choix éditoriaux qui ne font que sous-traiter une liberté fondamentale : celle d’informer, tout simplement …

Marseille, le 1er décembre 2020