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AA lettrine articlesÀ l’issue des deux réunions de négociation du préavis de grève, le SNJ constate que la direction refuse toujours de rétablir un fonctionnement efficace et serein dans de nombreuses rédactions. Depuis le 1er janvier la direction assume le chaos qui règne dans plusieurs établissements. Cyniquement, elle affiche sa volonté de dégoûter les salariés du décompte horaire, en bafouant sa signature de l’accord collectif. Rappelons que ce texte doit permettre à chaque journaliste d’effectuer un choix entre décompte horaire et forfait-jours, sans subir de pressions ou d’intimidations.

Aujourd’hui, toutes les rédactions de France Télévisions n’ont pas le même décompte du temps de travail. À France 3 les rédactions fonctionnent, depuis 2000, sur une base de 40h/semaine, avec des relevés d’activité hebdomadaires (« auto déclaratifs »). Ces relevés étaient complétés par chaque journaliste puis validés par sa hiérarchie directe, et les éventuels dépassements généraient des récupérations. Le passage de 40h à 39h
n’aurait donc pas dû générer de problème majeur.

Les journalistes des Outremers 1ère, de France Ô et France 2 travaillaient avec un décompte en jours et si aujourd’hui rien ne change pour eux, ils devront choisir entre forfait-jours et décompte horaire en 2014. Dégrader sciemment le décompte horaire, c’est un pari irresponsable qui désorganise de fait de nombreuses rédactions, en particulier à France 3.

La direction impose, pour le décompte horaire, une organisation du temps de travail absurde : elle planifie des heures de début et de fin de journée rigides, avec des coupures repas imposées (entre 1h30 et 2 heures). Le tout déconnecté de l’actualité ! Tout reportage ou travail qui sortirait de ce cadre inflexible doit obtenir l’autorisation préalable du rédacteur en chef (l’obsession étant d’éviter les heures supplémentaires).

Refusons cette inversion des priorités où la gestion arbitraire des plannings, devenue la préoccupation unique, détourne les journalistes de leur travail. La planification doit être au service de nos missions d’information, et pas l’inverse ! Rappelons que la Convention Collective Nationale de Travail des Journalistes, qui ne remet pas en cause le décompte horaire, rappelle que « les nécessités inhérentes à la profession ne permettent pas de déterminer la répartition des heures de travail ».

Le SNJ dénonce une méthode indigne du Service Public et une application déloyale des dispositions sur le temps de travail. Avec cette attitude, la direction tourne le dos aux organisations syndicales signataires de l’accord d’entreprise France Télévisions, mais surtout aux salariés attachés à leurs missions d’information. Comment faire confiance à cette direction sur le forfait-jours alors qu’elle dénature le décompte horaire ?

L’entreprise et ses salariés se trouvent aujourd’hui dans une situation particulièrement délicate, et la responsabilité de la direction est lourde. Elle doit au plus vite arrêter d’aggraver la situation en attaquant le temps de travail. Le 5 février, rejetons la politique de l’absurde, faisons entendre raison à la direction : tous en grève !!!