En marge du drame qui a coûté la vie à quatre personnes, dont un gendarme, mardi, à Roye (Picardie), c’est un déferlement de violences qui s’est abattu sur certains des journalistes qui couvraient le fait-divers. Nos confrères étaient en train de recueillir des informations quand ils ont été violemment pris à partie.
Lionel Gougelot (Europe 1) et Franck Antson (RTL) ont été blessés et les journalistes de France 3 Picardie, du Courrier Picard, de TF1, de BFM TV, en tout une dizaine de confrères, après avoir été abreuvés de menaces et d’insultes, ont dû fuir pour protéger leur intégrité physique, y compris lors d’un direct dans le journal télévisé. Leur matériel a même été pour certains endommagé (caméras de reportage, véhicules de service). Nos collègues de France 3 Picardie violemment intimidés et pourchassés ont été réduits à se réfugier dans leur véhicule de reportage alors qu’ils préparaient un direct pour le journal régional.
Notre confrère d’Europe 1 précise que l’ensemble des journalistes présents sur le site lors de ces faits de violence remplissait sa mission d’informer avec tout le respect aux personnes lié aux événements qu’ils couvraient. La tension sur place était grande, et si on peut comprendre la douleur et la colère des proches des victimes, rien n’excuse la réponse disproportionnée qu’il a subie, molesté à terre par cinq à sept individus alors qu’il venait d’interviewer le 1er adjoint au maire de la commune de Roye en compagnie du journaliste de RTL, lui aussi frappé au visage.
Le Syndicat National des Journalistes (SNJ), première organisation de la profession, tient à témoigner de sa solidarité envers ces journalistes et les assurer de tout son appui, y compris en justice. Il suggère à ces confrères de porter plainte contre leurs agresseurs, de fournir un maximum d’éléments ou preuves permettant la mise en cause judiciaire des auteurs de ces faits inacceptables.
Le SNJ se félicite que France 3 Picardie ait décidé de porter plainte, l’entreprise assumant ainsi son rôle de protection de ses personnels sur le terrain dans des conditions particulièrement difficiles.
Si les journalistes sont parfois perçus comme des gêneurs, des intrus, ce n’est pas en donnant la chasse à notre profession que les citoyens parviendront à être informés correctement. Les journalistes sont des témoins nécessaires dans toute démocratie, même si, ce faisant, ils peuvent déranger.
Paris, le 27 août 2015
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