Le contexte était déjà tendu, les agressions verbales et physiques quasi-quotidiennes, et la défiance vis-à-vis des médias bien installée pour une partie de nos concitoyens. Depuis le week-end dernier et la pitoyable affaire de la pancarte masquée, ce que nous étions nombreux à craindre s’est malheureusement vérifié ; non seulement notre crédibilité en a pris un coup, un déluge d’insultes s’est abattu sur les réseaux sociaux, mais surtout les équipes de reportages sont encore plus en danger sur le terrain qu’auparavant.
Ce mardi à Limay dans les Yvelines, une équipe de reportage de France 3 Paris Ile-de-France se rend sur un rond-point occupés par des « gilets jaunes » suite à une agression survenue dans la nuit sur le campement qui a fait un blessé grave.
A leur arrivée, ils sont accueillis par des doigts d’honneur, copieusement insultés, menacés, puis lors du tournage, la journaliste reporter d’images reçoit en pleine tête une queue de billard qui lui est jetée intentionnellement. Suite à cet acte d’une grande violence, l’équipe interrompt rapidement son tournage et repart à la station.
La JRI, choquée, a passé la soirée aux urgences suite à ce choc violent à la tempe. Elle a 3 jours d’ITT.
La direction de France 3 Paris Ile de France, consciente depuis peu que les journalistes de terrain sont des cibles, a pris des mesures de précaution pour les manifestations des Champs-Elysées par exemple, et là elle vient de porter plainte, ce qui n’arrivait que rarement par le passé. Mais tout ceci n’a aucun sens quand, dans le même temps, la télévision publique met elle-même de l’huile sur le feu, par ses fautes éthiques et déontologiques.
Le SNJ apporte tout son soutien à notre consœur et s’associera si elle le souhaite à sa plainte.
Vanves, le 19 décembre 2018