DEMENAGEMENT DE VANVES
On nous avait promis au pire les mêmes conditions de travail qu’à Vanves, au mieux une amélioration… Après 4 jours dans la maison FTV le bilan est pathétique.
Alors que nous sommes encore en période de vacances, et que nos JT font 7 minutes de moins en diffusant l’édition de comblement « Initiatives locales », nous arrivons à peine à sortir une édition équivalente à celle que nous réalisions à Vanves, sans compter l’usure des personnels, encadrants compris, qui s’échinent jour après jour après des processus de fabrication inadaptés à notre mode de fonctionnement.
Un état des lieux accablant malgré les enseignements des JT blancs
– Perte de temps pour partir en reportage : à Vanves 5mn, ici de 25 à 30 minutes en raison de la perte de temps au magasin et de l’emplacement non ciblé des véhicules de France 3 PIF. Les équipes parcourent les 2 parkings -1 et -2 à la recherche de leur voiture.
– Ingest : les rushes n’arrivent pas systématiquement dans le bon clipbin. Rédacteurs et monteurs perdent souvent une demi-heure à chercher leurs rushes.
– Perte de droits inexpliqués dans certaines salles de montage : les monteurs ne peuvent plus ouvrir leur session montage.
– Droits retirés à IDF pour accéder au dossier politique et sport (F2/F3/France Info y ont accès). Obligation pour nous donc de passer par le PC Info, ne serait-ce que pour accéder à l’audition du préfet de police de Paris à l’Assemblée Nationale (encore une perte de temps).
– Envoi des rushes par les 4 Bureaux d’Information de proximité qui prend trois fois plus de temps que lorsque nous étions à Vanves. Dernièrement record battu : plus de 3 heures entre l’envoi depuis Cergy et la réception au PC info pour 25 mn de rushes ! A vélo, cela aurait été plus rapide !
– Pas d’imprimante sur le plateau du JT, impossible pour la présentatrice d’imprimer des dépêches en cas de breaking news.
– Impossibilité depuis le 25/10 d’ouvrir nos sessions au montage. Or de nombreux rédacteurs travaillent simultanément sur plusieurs sujets et ont besoin de leur session pour caler et/ou écrire, notamment quand ils montent toute la journée. Idem pour les desks souvent débutés en rédaction pendant que la doc cherche les archives et poursuivis en montage. Gilda ne permet pas cela.
– Pas d’imprimante directe à proximité des montages IDF. Demande faite il y a plus de 10 jours par les formateurs. Le 30/10, un sujet a failli ne pas être diffusé, la journaliste lance l’impression de son commentaire depuis le montage pour faire une cabine, 1er photocopieur HS, 2eme OK mais elle n’avait pas son badge sur elle, le formateur a dû piquer un sprint de 200 mètres pour imprimer.
– Personne n’a expliqué aux journalistes où se trouvait la cabine et comment elle fonctionnait (à Vanves c’est la régie son qui ouvrait le micro cabine, ici c’est au journaliste d’appuyer sur le bon bouton -il y en a 10- au bon moment).
– Iredac toujours absent sur nos téléphones
– L’édition est en surchauffe : nous devons nous conformer au processus de fabrication du siège, qui a 2 personnes dédiées à l’édition par JT. France 3 IDF, c’est 1 chef d’édition par JT avec la même charge de travail que les JT nationaux…
– Pour les programmes de France 3 PIF, l’émission Panam qui se montait à Vanves en 5 jours avec des heures supplémentaires (50 heures de travail sur 5 jours). Ici les monteurs viennent d’apprendre qu’ils auront 4 jours ½ pour effectuer le même travail !
– Suppression d’1 salle de montage par rapport à Vanves : 10 contre 11. Résultat : des montages déprogrammés alors que les journalistes sont planifiés…
Toutes ces pertes de temps cumulées font que les personnels de France 3 Paris Ile-de-France passent 60% de leur temps à régler des problèmes techniques au lieu de se concentrer sur leur cœur de métier. Alors que nos éditions sont diffusées ½ heure avant celles du national !
La présidence, relayée par les différentes directions concernées (Siège, fabrication de l’info, chef de centre Vanves, RH), avait assuré au personnel que ce déménagement ne changerait rien quant à l’autonomie, à l’indépendance, aux moyens mis à disposition, à la productivité (info + programme), c’est tout le contraire !
Dans les faits nous devons coller aux méthodes de fabrication du siège, mais sans les personnels affectés à ces méthodes. On produisait plus et mieux à Vanves avec les moyens limités qui étaient les nôtres.
Certes les locaux sont jolis, le mobilier moderne, l’accueil chaleureux. Rien ne manque donc à l’enterrement de 1ère classe de France 3 Paris Ile-de-France, concocté par la direction de FTV. En effet, l’impression générale du personnel est que tout a été sciemment fait à l’envers, alors que les instances et le comité de suivi du déménagement tirent la sonnette d’alarme depuis des mois. RIEN N’A ÉTÉ FAIT.
L’antenne de France 3 Paris Ile-de-France et ses salariés (amputés de la moitié) sont en train de couler et en guise de bouée, une enclume leur est lancée.
Vu cette situation de péril, vu l’épuisement des personnels et les dégâts psychosociaux d’ores et déjà constatés après seulement 4 jours d’édition à MFTV, le SNJ ne laissera pas mourir l’antenne régionale de France 3 Paris Ile-de-France sans réagir.
Paris, le 31 octobre 2019
* Le sabordage est un terme de marine désignant le fait de couler volontairement un bateau par l’équipage ou un membre de l’équipage sans que les autres le sachent lorsqu’il est mandaté par l’armateur pour toucher l’assurance qui le couvre qui le contrôle et consiste à créer une ou plusieurs voies d’eau