Avec le confinement, depuis le 16 mars, les 3/4 des éditions d’information du réseau régional ont disparu. Un chiffre éloquent qui ne peut que nous interroger.
Malgré votre dernier communiqué, Mme la directrice, le réseau est dormant ! Et vous avez décidé de le laisser en l’état à l’heure où le pays se réveille d’une longue léthargie.
Déjà 8 semaines que nous sommes en mode survie ! Et vous nous en imposez 5 de plus, dans le meilleur des cas ! Certains de nos directeurs régionaux nous préparent déjà au pire, avec 15 semaines d’antenne réduite en plus ! D’autres directions régionales ont d’ores et déjà annoncé un retour « tronqué » d’éditions locales mutualisées avec comme sujet unique « la solidarité »… N’est-ce pas ce dont nous avons parlé dans les JT Grande région depuis 2 mois ?
Il semble pourtant clair que plus nous attendons, plus nous prenons des risques pour notre avenir. Que restera-t-il de nos collectifs de travail et de notre relation avec le public après 5 à 6 mois d’antennes très réduites?
Et ce n’est pas en laissant les pratiques sauvages fleurir ici et là, sans aucune concertation ni accord que le dialogue social pourra réellement s’épanouir au sein de l’entreprise.
En terme de sécurité des salariés, face à la pandémie, ce sont aussi des mauvaises conditions de travail qui se répandent ! Par exemple, lorsqu’on interdit aux équipes de reportage d’entrer sur les sites, ou lorsqu’on laisse se développer un immense sentiment d’inutilité pour celles et ceux auxquels aucun travail n’est demandé. Dans quel état seront ces salariés après des mois sans activité ?
Sans parler des CDD et intermittents qui redoutent d’être les laissés pour compte de France Télévisions.
Le SNJ demande plus d’autonomie pour une vraie reprise dans les rédactions et les centres techniques. L’autonomie, n’est pas la liberté de faire ce que l’on veut, mais celle de co-construire le travail, de penser et de réfléchir ensemble dans le respect des nouvelles normes sanitaires.
C’est dans les moments difficiles que l’on peut créer du lien entre tous les salariés. Et cette sortie progressive de la crise sanitaire devrait être justement, ce moment unique et intéressant pour rebâtir le réseau, en n’infligeant pas à nos téléspectateurs qui tentent de reprendre une vie normale, de longues semaines supplémentaires d’antennes en mode dégradé.
C’est ce que nous espérons pouvoir faire avec vous, dans nos instances mais aussi dans nos rédactions et dans tous les collectifs de travail.
le 14 mai 2020