La semaine dernière, le délégué régional du Limousin est venu en conférence de rédaction dire à l’ensemble des journalistes présents que certains d’entre eux seraient coupables de propos ou de comportements racistes au sein de la rédaction. Une accusation grave portée face à un collectif qui n’avait aucun moyen de comprendre cette dénonciation. Aucune précision, ni sur les faits ni sur les propos reprochés.
Stupéfaction de tous car dans la rédaction de Limoges, nous n’avons jamais constaté de telles dérives. Et si nous en étions témoins, nous refuserions de nous taire. On aurait pu croire que l’encadrement détenait des informations fiables et vérifiées pour porter de telles accusations face à la rédaction. Il n’en est rien.
Après avoir interrogé les journalistes mis en cause, il s’avère que les 2 cadres concernés faisaient fausse route. Et après la première annonce fracassante, l’histoire aujourd’hui se dégonfle. Mais les conséquences sont là. La confiance est rompue.
Alors c’est à notre tour de poser des questions :
- Pourquoi les 2 cadres n’ont-ils pas d’abord confronté les journalistes concernés ?
- Pourquoi n’ont-ils pas vérifié préalablement leurs « informations » avant que l’un d’eux accuse de façon collective la rédaction ?
- Pour quelle(s) raison(s) ont-ils d’abord allumé un feu incontrôlé, pour ensuite se retrouver dans l’incapacité de l’éteindre ?
Cette « affaire » aurait dû d’abord se traiter en interne. Elle n’aurait alors pas dépassé le stade du soupçon. Le rôle de l’encadrement aurait dû être d’apaiser les esprits. Mais au contraire, il est incapable de faire baisser la tension qu’il a générée. Bilan: des journalistes blessés moralement et atteints psychologiquement.
Faut-il rappeler le contexte : en juin dernier, une enquête de la Direction déléguée à la santé et à la qualité de vie au travail ( DDSQVT, service du siège FTV ) sur la dégradation de l’ambiance de travail, a été diligentée par le CHSCT. Nous attendons d’ailleurs toujours qu’elle soit publiée. Alors ce nouvel épisode est-il la réponse du berger à la bergère ?
En le provoquant, l’encadrement souhaitait-il faire diversion, et faire oublier ses manquements dans la gestion humaine et le management ? Cette attitude serait bien maladroite. Nous sommes persuadés que nos cadres auraient pu régler cette situation de manière bien plus sereine en apaisant les soupçons. C’est bien de cela dont la rédaction de Limoges a besoin pour retrouver un climat paisible et continuer sa mission de service public.
Il s’agit maintenant qu’à tous les niveaux de responsabilité du pôle Sud-ouest, chacun prenne conscience de la situation explosive qui s’est instaurée à Limoges. Et que les mesures indispensables soient prises pour renouer la confiance et travailler à nouveau dans la sérénité.
Limoges le 20 novembre 2014