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LIMINAIRE SNJ AU CSE RESEAU DU 20 SEPTEMBRE 2022

En arrivant ici, en traversant la Seine nous est revenu à l’esprit ce poème de Rimbaud.

Le Bateau ivre, ce poème épique écrit à l’âge de 16 ans par l’enfant de Charleville Mézières, où se mêlent à la fois, dans un style étourdissant, révolte, dérive et expérimentation.

Une trilogie qui colle parfaitement à l’air du temps de notre navire amiral (j’allais dire du tempo).

Un temps tumultueux où l’on navigue à vue, où les passagers inquiets se demandent quelle est la direction à prendre.

Les alexandrins rimbaldiens décrivent un navire sans maître, chahuté par les flots, à l’image de notre réseau balloté depuis des années entre des récifs et dont l’équipage s’interroge sur les chemins de navigation empruntés par les différents capitaines, plus soucieux de leurs galons que de la destinée de leurs marins si souvent comparés à des soutiers.

Suppression de la redevance, disparition programmée des éditions nationales à l’horizon 2023, moyens et effectifs constants pour le réseau, régionalisation en trompe l’œil… les tempêtes se succèdent, le bateau vacille mais l’orchestre continue à jouer sous la baguette du capitaine Martinetti pour les passagers du réseau sur un mauvais tempo… avec son cortège de fausses notes !

Aujourd’hui la tête de réseau, c’est un peu la cacophonie. Vous savez, cette répétition désagréable de sons de cloches différents destinée à perdre l’auditoire.

Quand Sophie Guillin, directrice du projet tempo, vient en CASAR nous expliquer sa partition, on entend plusieurs musiques à la fois et à l’arrivée on ne comprend toujours pas l’air qu’elle veut nous jouer entre le plan A « c’est le national qui fabriquera », un plan B « le réseau puisera dans un catalogue à sa guise » et le plan C « bof, on verra bien, des ateliers bla bla sont là pour ça ! ».
Au SNJ, nous maintenons le cap. Celui d’une opposition ferme et définitive à ce projet destructeur, tant pour la rédaction nationale que pour les antennes régionales, et ce par tous les moyens.

Nous ne vous laisserons pas faire et nous allons continuer à le faire savoir haut et fort.

En ce qui concerne la santé des salariés, nous vous demandons avec insistance une écoute, un dialogue constant avec les élus en proximité et la mise en place de plans d’actions et de prévention quand c’est nécessaire, et force est de constater que c’est évidemment nécessaire à tous les étages !

On voit la légèreté avec laquelle vous prônez l’utilisation des aviwest avec des câbles défectueux ou trop courts et des fiches préventives moins disantes, ce qui conduit – comme ce fut le cas récemment – à une déclaration d’accident du travail dans le réseau.

Là aussi, monsieur le directeur, vous trouverez le SNJ sur votre chemin pour rappeler le principe du volontariat sur ces outils à rayonnement électromagnétique, comme c’est déjà le cas à la rédaction nationale. Il n’y aura pas pour nous de deux poids deux mesures …

Et puis sur l’absentéisme, vous avez beau vous réfugier derrière le vieillissement des salariés, des études sérieuses menées à l’échelle nationale par notre mutuelle complémentaire WTW démontre que la mauvaise organisation du travail et l’absence de plans d’actions et de prévention génèrent de la souffrance au travail, et donc des arrêts maladie en cascade, dans le public comme dans le privé.

Alors oui aujourd’hui, nous vous demandons de dégager l’horizon, ici et maintenant. De ramener le navire sur le bon cap, celui du dialogue social et de la construction et de renoncer à ce mauvais projet tempo qui n’est – et nous le répétons avec insistance – qu’un cadeau empoisonné pour l’ensemble des salariés de France 3.

Paris, le 20 septembre 2022