Les représentants de la direction seraient-ils prêts à perdre 1/5ème de leur paie sans protester ? Sans aucun doute, à en juger par leur inertie à régler la question des salaires impayés des journalistes CDD. A moins que le sentiment de honte ne soit étranger à nos dirigeants ?
Depuis le 1er janvier 2014, la direction ne paie plus l’intégralité des salaires de nos consoeurs et confrères. Le prétexte : un soi-disant problème informatique. Les lignes « forfait RTT » et « repos compensateur » ont disparu. Des centaines d’euros en moins chaque mois. Une somme colossale pour les journalistes précaires. Une broutille pour la direction. Le SNJ exige en effet que le problème soit réglé depuis la fin janvier : la direction, elle, joue l’esquive depuis des mois.
Ce mercredi 7 mai, après une troisième journée de négociation sur la question, la direction daigne enfin mettre par écrit la solution qu’elle envisage. Depuis le 1er janvier, le décompte horaire est de 39h00 par semaine pour tous les journalistes, au lieu de 40h00 auparavant. Nos consoeurs et confrères CDD devraient donc être rémunérés de la manière suivante :
-Si le contrat est supérieur ou égal à 5 jours, paiement d’un forfait RTT de 0,8 heure. Il rétribue les heures comprises entre la 35ème et 39ème heure.
-Si le contrat est inférieur à 5 jours et à 35h00, pas de RTT. Mais comme la journée est payée 7h48 (soit 39h00 par semaine), le résultat est le même.
Le « repos compensateur », qui payait l’heure comprise entre 39h et 40h, disparaît. En revanche, les éventuels dépassements au-delà de 39h00 par semaine doivent entraîner le paiement d’heures supplémentaires. Les représentants du SNJ surveilleront attentivement le respect de la
réglementation sur ce point, pour les CDD comme pour les statutaires.
La direction reconnaît donc son erreur. Avec 4 mois de retard. Elle s’engage également, oralement, à payer les agios bancaires et à corriger les déclarations pour les pôles emplois. A ce jour, la direction n’a toujours pas présenté ses excuses aux salariés CDD. De plus, le SNJ s’insurge contre le nouveau délai d’attente que la direction se fixe : nos consoeurs et confrères devront patienter jusqu’à la fin juin pour que tout soit réglé.
Habitué aux promesses non tenues de la direction, le SNJ sera vigilant sur l’application des mesures annoncées. Par ailleurs, il consulte ses conseils en vue d’une procédure en justice : nous demanderons des réparations pour les salariés qui ont été lésés.
Paris le 8 mai 2014