CSE Siège des 13 et 14 JANVIER 2021 [Préalable SNJ]
Le 26 août 2019 disparaissait le « Soir 3 », au profit du « 23 heures » sur France info.
Un journal qui devait nous éclairer avant la nuit. A moindre coût puisque le cœur du projet funeste de la direction, c’était de transférer les moyens de la rédaction nationale de France 3 vers le canal 27. Et quand nous disons moyens, nous parlons des salariés ! Journalistes, monteurs, mixeurs ! Tous ceux qui participaient à la fabrication du « Soir 3 », plateau et régie en moins, contribuaient à l’effort de guerre ! Plus d’un an plus tard voilà que ce grand projet s’autodétruit ! Les vacations montage et mixage disparaissent et seuls les journalistes du service politique seront réquisitionnés, parce qu’ils interviennent jusque-là principalement en plateau ! La politique de court terme, la frénésie de transformation sans idée, la violence sociale sans mesure, voilà en résumé le portrait de ceux qui nous dirigent ! Le journalisme de construction passe par la politique de destruction. Au passage, les 5 syndicats (SNJ, CGT, UNSA, CGC, et CFDT) qui viennent de signer le relevé de conclusions concernant les compensations salariales liées à l’ex « Soir 3 » demandent une négociation au sujet de ces nouvelles pertes qui se profilent pour le personnel du « 23 heures ».
Autre illustration parfaite du cynisme maison, la mise en place du nouveau 13 heures sur France 2 .Dans la presse, la promotion du nouveau présentateur-vedette de cette édition, soulève de nombreuses questions. Qui dans la rédaction a été associé à ce projet ? Peu de monde, et en tous cas pas les correspondants régionaux de France 2 qui réalisent parfois près de la moitié des reportages de cette édition.
Mieux encore, dans une interview, le nouveau visage du 13h dit tout de go vouloir s’appuyer sur 30 bureaux régionaux. Sans blague ?
Pour rappel, France Télévisions compte 10 entités dédiées aux éditions nationales, situées dans les grandes villes de France. Doit- on en déduire que c’est le réseau régional de France 3 qui va devoir travailler pour cette édition ? Alors que dans quelques jours ce même réseau va devoir assurer une nouvelle tranche autour de 18H30, sans aucun moyen supplémentaire ? Nous attendons des précisions et une fois n’est pas coutume, un langage de vérité de la part de la direction !
Puisque nous parlons des correspondants, certains bureaux viennent de changer de prestataire technique, le choix du moins-disant sur le plan qualitatif et probablement du moins cher, ayant été fait en toute opacité. Ce prestataire qui gère désormais les monteurs et une partie du matériel dans 6 bureaux sur 10 avait pourtant fait l’objet d’alertes de la part des correspondants de 2 bureaux où il intervenait déjà auparavant.
Soucis avec le matériel, problèmes de statut et d’heures supplémentaires pour les monteurs. L’histoire se répète malheureusement en ce début d’année. Parce que la direction n’a pas tenu compte des remontées. C’est pourquoi nous avons demandé qu’un point soit inscrit à l’ordre du jour de ce Comité Social et Economique. Mais le plus logique dans ce dossier serait bel et bien de ré internaliser le montage dans tous les bureaux en régions et partout dans le monde. Même chose pour les Journalistes Reporteurs d’Image, parfois monteurs en même temps à certains endroits. Le SNJ demande donc que dans le respect des métiers pratiqués à France Télévisions, hors chaine info, l’externalisation cesse dans les entités évoquées.
Nous n’en dirons pas plus sur le conflit autour des illustrateurs sonores mais nous avons constaté que cette direction, comme les précédentes, a contourné dans les grandes largeurs le droit de grève. En faisant par exemple réaliser par les bureaux à l’étranger, des sujets sur des zones géographiques bien éloignées des leurs. Pourquoi ? Parce que pour cette direction et les apprentis sorciers du monologue social, il y’avait trop de monteurs en grève au Siège. Alors, pour sauver l’antenne, on ne recule devant rien, jusqu’à déplacer la charge de travail sur des sites où il y a des prestataires techniques privés, c’est-à-dire dans les bureaux des correspondants de régions ou à l’étranger. Sans parler des changements de planning des monteurs ou des chargés d’édition … Et demain cette même direction demandera encore des efforts à tous les salariés qu’elle a humiliés pendant ce conflit en ne respectant pas leur travail et leur droit de grève !
Cette direction, encore, qui fait les comptes en supprimant des postes d’illustrateurs sonores mais qui n’a aucun scrupule à embaucher un chargé des relations avec les pouvoirs publics, au parcours bien identifié dans les coulisses du pouvoir en place, et sans doute avec une rémunération bien au-dessus de nos salaires moyens.
Cette équipe à la manœuvre n’aura réussi qu’une fusion, celle du cynisme et du mépris ! Les salariés doivent relever la tête comme l’ont fait avec courage les nombreux grévistes, pour défendre les illustrateurs sonores et une certaine vision de la qualité du Service Public, en refusant même des grandes missions et des reportages importants ! Se faire respecter, ne rien lâcher grâce à la mobilisation du collectif, c’est le message que nous avons partagé pendant ce mouvement social malgré l’attitude scandaleuse de la direction. Se faire respecter par celles et ceux qui en vitrine disent vouloir fabriquer de la démocratie mais qui en interne ne cherchent que de la servitude volontaire.
Paris, le 13 janvier 2021