« On nous fait des propositions inacceptables ! », « Nous sommes considérés comme des variables d’ajustement, on doit jouer les bouche-trous pour que le plan de la direction fonctionne… ».
Ces citations expriment la détresse de salariés du Siège de France Télévisions qui ont contacté des élus SNJ, ces derniers jours. Ces salariés, qui se sentent aujourd’hui menacés et fragilisés, ont pour point commun de travailler au sous-titrage France 2 ou à l’AITV. Des salariés que la direction veut reclasser au plus vite, contre leur gré dans la plupart des cas.
Cette semaine, lors d’une commission de suivi du plan de départs dits « volontaires », la direction a commencé à énumérer un certain nombre de mutations liées à des comblements de postes. En clair : la direction accepte de verser des indemnités de départ à des salariés qui ne sont pas éligibles au PDV, en affirmant que ce poste vacant serait comblé par un journaliste du sous-titrage France 2 ou de l’AITV.
Ce jeu de chaises musicales est scandaleux. Scandaleux parce qu’il cherche à faire croire que tout le monde est volontaire, et que tout le monde s’y retrouve. C’est une imposture. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Pour qu’un salarié (volontaire) puisse toucher des indemnités et quitter l’entreprise, pour que la direction (plus que volontaire quand il s’agit de supprimer des emplois) puisse améliorer son bilan en rayant un poste, il faut trouver un remplaçant. Mais ce dernier n’a rien de volontaire : pour lui c’est une mobilité, contrainte, forcée.
La direction n’a pas l’indécence de lui glisser à l’oreille que son « reclassement » permettra à un collègue de partir à sa guise avec des indemnités, mais on n’en est plus très loin… Ce plan de départs oppose les salariés en désignant des gagnants et des perdants. Comme
dans un jeu de chaises musicales. Mais aujourd’hui, c’est avec l’avenir professionnel et la santé de nos collègues que l’on joue, et depuis trop longtemps. Pour faire craquer les salariés, et les forcer à se porter volontaires, la direction manie pressions, médiations et
intimidations. Des salariés qui, dans leur grande majorité, souhaitent continuer leur activité.
Les élus SNJ vous demandent donc de cesser au plus vite d’attiser les risques psychosociaux. Nous sommes au delà du cynisme dans ce dossier, avec une direction qui se sert de salariés comme de bouche-trous pour favoriser le départ d’autres salariés.
Paris, le 30 octobre 2014