Après plus de six mois de négociations et de conflits autour du plan de suppressions de postes conçu par la direction, celle-ci vient d’obtenir la signature d’un « relevé de conclusions » par la CGT et FO. Ce relevé de conclusions comprend en annexe le plan de départs volontaires et la suppression de 339,5 postes. Depuis octobre 2013, le SNJ s’est engagé avec les salariés dans la lutte contre ce plan de départs dits «volontaires ». Aujourd’hui, nous regrettons que l’union syndicale affichée lors de la mobilisation du 7 novembre n’ait pas résisté à cet ultime chantage de la direction.
Car c’est bien de chantage social qu’il s’agit. Pour le SNJ, il n’est pas question de signer ce relevé de conclusions. Certes, la négociation a permis d’améliorer une partie des mesures d’accompagnement au départ (notamment le montant des indemnités). Mais il n’était pas question de négocier les moyens sans changer la fin. Le SNJ ne va pas dénoncer le démantèlement de rédactions entières et l’affaiblissement de l’entreprise puis, dans un deuxième temps, approuver les modalités de ce démantèlement.
Nous l’avons écrit dans un projet alternatif envoyé le 7 mars à l’ensemble des salariés : « dans le cadre de la redéfinition d’un projet industriel et du redéploiement des effectifs, il peut être admis un projet de départs volontaires, afin notamment d’accompagner un objectif de rajeunissement de la pyramide des âges et de bénéficier de l’effet de noria. (…) Toutefois, il est hors de question pour les organisations syndicales, d’accepter tout projet déconnecté d’une révision profonde des objectifs industriels ».
La direction n’a pas voulu examiner sérieusement un plan alternatif. Aucune comparaison précise n’a été donnée entre les coûts de production externes et internes. Les organisations syndicales proposaient pourtant de dégager des économies en diminuant les achats extérieurs et en relançant la production interne. Aujourd’hui, la direction préfère affaiblir l’offre éditoriale du Service Public et supprimer des centaines d’emplois.
Le SNJ combat cette politique et dénonce la forme juridique de ce plan de départs dits volontaires annexé au « relevé de conclusions ». Plusieurs instances représentatives du personnel ont refusé de se prononcer sur un plan de suppressions de postes qui n’évoque jamais le report de charge de travail sur les salariés qui vont rester dans l’entreprise. Les élus ont plusieurs fois dénoncé un plan construit sur des catégories professionnelles fantaisistes, comme « journaliste et fonction support communication » !
Et que dire des volontaires désignés au départ, comme les salariés de l’AITV ou du sous-titrage France 2, structures que la direction veut voir disparaître de France Télévisions ? Pour ces salariés, seules des mobilités géographiques et/ou fonctionnelles imprécises sont proposées comme alternative au départ. Le choix proposé n’étant pas le même selon les services, l’égalité de traitement n’est donc pas garantie.
Le SNJ n’oublie pas non plus les dizaines de pigistes réguliers, laissés de côté par le plan de la direction. Ce plan de suppression de postes ne pourra pas s’appliquer avant son homologation par l’administration. Le SNJ compte bien contester la validité de ce document, et combattre la politique éditoriale et sociale qu’il entend servir.
Paris, le 30 avril 2014