
Martinique La 1ère
Pas de pigiste, pas de chargée de réalisation, un seul reporter… Pas de panique ! Nous sommes à la rédaction de Martinique La Première…
13 heures… 13h01… 13h02… Branle-bas de combat, en régie ; le journal va enfin commencer… Mais que s’est-il donc passé, deux étages plus haut ?
5 postes à la fois, occupés le même jour
À l’antenne, le présentateur déroule son canard, comme si de rien n’était. Comme si, ce 31 mai, il n’était pas à la fois, rédacteur en chef, encadrant et deskeur pour le service des sports, présentateur des éditions de la mi-journée et du soir, chef d’édition et… chargé de réalisation. Et comme le mépris ne s’arrête pas là, le collègue a, de surcroît, découvert son obligation de se transformer en Mac Gyver, le jour-même.
Vous connaissiez le couteau suisse ? Martinique La Première invente le journaliste radio à tout faire.
Où sont les chargés de réalisation ?
Le multi-tâches, c’est pourtant la spécialité de cette partie de la rédaction. Malgré tout, les process sont tellement archaïques et dysfonctionnels qu’il est fréquent de passer davantage de temps à la technique, qu’à rédiger des lancements et des sujets…
Heureusement, des chargés de réalisation sont, en principe, planifiés quotidiennement. Mais où sont donc passées ces femmes qui nous accompagnent, avec rigueur et chaleur, tous les jours, dès 05 heures du matin, depuis 30 ans ? Elles disparaissent progressivement des plannings… Dans la plus grande indifférence.
Programmées uniquement le matin, voire pas du tout… Il leur est demandé de transmettre leurs compétences, de montrer le chemin à d’autres collaborateurs, avant d’être discrètement poussées vers la porte de sortie. La nécessaire évolution de nos méthodes de travail empêche-t-elle un minimum de considération pour les salariés ?
Les pigistes sont-ils au placard ?
Même interrogation pour les occasionnels… Où sont les pigistes ? Pas sur les plannings de cette semaine du 9 au 15 juin !
Ils sont tantôt considérés comme indispensables à la réalisation des journaux, tantôt traités comme superflus. Toujours dans un silence assourdissant. Cette absence est-elle due à l’arrivée de nouveaux collaborateurs à la rédaction ? À l’approche des grandes vacances ? Ou alors… à la récente motion des élus du CSE ? Des représailles, après l’intervention de l’ensemble des syndicats, ce 26 mai ? Les élus ont en effet demandé à la direction de cesser ses pratiques abusives vis-à-vis des journalistes en CDD.
Si les responsables sont capables de les appeler à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, à la dernière minute, pour tout et n’importe quoi, ils peuvent également prendre une minute pour les informer de leur absence de collaboration à venir. À l’instar des titulaires, les non-permanents, eux aussi, ont des factures à payer et une organisation à établir, en dehors de la station.
Chyen maré sé pou lapidé ?
L’alerte du SNJ
Stop au mépris et à la déshumanisation du personnel ! Le SNJ réclame un minimum de considération, pour l’ensemble des salariés, quels que soient leurs postes, statuts, services et ancienneté au sein de la station. Le SNJ dénonce le manque de moyens les plus basiques pour la réalisation des éditions d’information en radio, en télé et au web.
La Martinique, le 10 juin 2025