Nous nous souvenons très bien d’une époque récente où la Direction commentait nos prises de position comme anxiogènes, catastrophistes et autres éléments de langage.
Souvenez-vous quand nous disions, dès 2012, que la fusion entraînerait la fin de certaines éditions ! Fin du journal de la nuit, pour ne pas concurrencer à l’époque « le grand soir 3 » … Quelques années après, voilà qu’on nous annonce la suppression du Soir 3 pour nourrir la petite dernière, France Info. Et dans les cartons un autre projet, sous couvert de développer artificiellement le réseau régional : la fin imaginée et presque programmée du « 12/13 et du 19/20 national ».
De quoi inquiéter au passage les journalistes, techniciens et personnels administratifs qui concourent à la réussite de toutes ces éditions. En plus, cela démontre par l’absurde que les méthodes de fabrication de France Info entrent bien par effraction à France 3, contrairement à ce que disait la Direction lors de la création du canal 27.
Mais la Direction entonne toujours sur le même air, devenu rengaine, que les éditions nationales ne sont pas menacées ! Dernier couplet en date, en septembre 2018, au moment des 40 ans du Soir 3, seul journal du soir sur une chaîne généraliste.
6 mois après, la direction parle pudiquement de mutualisation, par peur de s’entendre dire suppression ! Avec un cynisme crasse en guise d’argumentaire ! Cette édition trouvera sur France Info un horaire fixe ! Ce que nous demandons depuis des années sur France 3 et qui s’est avéré possible à l’époque de « Ce soir ou Jamais » et qui ne trouvera jamais de réponse digne de ce nom. Mais malgré ce yoyo de grille, cela reste un réel succès d’audience ! Mais là, pour une fois la direction ne prend plus la BBC en exemple, alors que nos voisins ont un journal à heure fixe à 22H et sur leur chaine « premium ».
Bien sûr nous refusons la politique du fait accompli, car nous pensons qu’éditorialement, humainement et stratégiquement c’est une erreur.
Erreur basée uniquement sur deux principes :
Faire des économies et enrichir à bas coût la grille de France Info, qui à cette heure-là est à 60 000 téléspectateurs de moyenne, contre un Soir 3 qui même au plus bas atteint les 300 000 et des pics à 1 million 200 000 téléspectateurs !
On ne raisonne plus en silo, comprenez, on ne raisonne plus par chaîne, nous dit-on, avec condescendance !
Mais les téléspectateurs, eux, si.
Et ce rendez-vous reste pour eux incontournable !
Le public de Soir 3 n’a pas grand-chose à voir avec celui de France Info, alors affirmer qu’il suivra ce changement n‘est pas un pari mais une erreur, nous perdrons donc une grande partie de cette audience. Chapeau les artistes !
Une annonce qui a surpris tout le monde, même ceux qui sont à la tête de cette édition … Pas mal et mieux encore, la Direction de l’Information ne l’a appris que tardivement ! Pour preuve, alors que nous étions avec une autre organisation syndicale en train d’évoquer la saisine autour de la saisie des incrustations par les journalistes, la Direction de l’Information au grand complet nous disait : mais cela n’est pour l’instant prévu que pour le Soir 3 …. Franchement est-ce bien sérieux …. ?
Plus incohérent encore, à l’heure où nous parlons de l’intégration de Paris ile de France au Siège, d’amplitude horaire pour les plateaux, les régies, les montages pour les futurs nouveaux arrivants, voilà que cette question n’est plus d’actualité si le Soir 3 disparaît car sa fabrication sera transférée vers France Info !!! De qui se moque-t-on ? Sans aucun doute enivrée par sa volonté de transformation, la direction de l’entreprise est engagée dans une démolition ! Sous couvert de nouveau paradigme, sous couvert de nouvelle organisation, elle met clairement en danger les salariés que nous sommes !!
C’est maintenant qu’il faut organiser un immense coup d’arrêt à cette politique qui n’a aucun sens ! Défendre nos identités professionnelles n’est en rien archaïque ! Défendre les salariés est même terriblement d’actualité surtout quand les chantres d’une pseudo modernité érigent en modèle un management brutal qui ne disparait pas, bien au contraire.
210219 Rédaction Nationale France 3 Ras le bol
Paris, le 21 février 2019