Le Syndicat National des journalistes a été reçu hier, par la future Présidente de France Télévisions et son directeur de cabinet. Représentatif dans l’entreprise et premier syndicat de la profession, le SNJ a bien sûr mis l’information au cœur de cet entretien de près de deux heures.
Nous avons pu expliquer notre opposition au projet « Info 2015 » et plus généralement au danger que font courir les projets de l’équipe précédente au pluralisme et au traitement même de l’information. Une menace pour les rédactions nationales mais aussi pour l’ensemble des rédactions régionales et ultra marines, toutes victimes potentielles de la parcellisation des tâches et des contraintes techniques décidées bien souvent contre l’avis raisonné des professionnels. Un taylorisme de l’information contre lequel le SNJ lutte sans cesse. À ce sujet nous avons remis à Delphine Ernotte-Cunci notre projet éditorial pour les rédactions de France Télévisions.
À l’écoute mais sans apporter de réponse sur ces sujets là, elle nous a demandé notre avis sur le projet de chaîne d’information continue. Le SNJ s’est dit toujours favorable à une chaîne d’Information du Service Public, déjà entièrement pensée et prévue à France 2 il y a quelques années. En revanche, impossible de se prononcer sans en connaître le modèle éditorial et le modèle économique.
Bien sûr l’avenir de France Ô, des 1ères d’Outremer (radio et télévision) et du réseau régional de France 3 ont été mis sur la table par les représentants du SNJ. Là-dessus non plus pas de réponse particulière, démontrant bien que ce rendez-vous avait pour but d’entendre les priorités de chaque organisation syndicale, avant sa réelle prise de fonction.
Au registre du dialogue social, nous avons longuement plaidé pour le retour d’un véritable paritarisme. La direction actuelle le promettait rénové par l’accord collectif, il est aujourd’hui nécrosé. Tant en matière d’emplois que d’évolution de carrière, il est temps de remettre cette négociation sur la table.
Et bien évidemment, nous avons mis au menu l’état physique, 30% de JRI atteints à des titres divers, et psychologique des salariés de l’entreprise, déroutés et abimés par des réformes à répétition, sans sens, sans but, et jamais terminées. Une entreprise usine à burn out qui ne supporterait pas de nouvelles réformes dont le seul but serait de marquer le changement de présidence, plutôt que de donner un vrai projet au Service Public et à celles et ceux qui le font vivre.
Le SNJ ne peut donc commenter les projets réels de Delphine Ernotte. Le rendez-vous était informel, la suite sans doute dès le 22 août prochain, date de sa prise de fonction.
Paris, le 19 juin 2015
2015-06-19 Rencontre avec Delphine Ernotte-Cunci