La semaine dernière, notre communication a eu le don de faire réagir ceux qui nous dirigent. La rédactrice en chef du magazine « Avenue de l’Europe » mais aussi, et surtout, le directeur de la rédaction nationale. Au delà du plaisir de se savoir lu avec intérêt nous nous devions, par transparence envers les journalistes de la rédaction, de préciser les choses.
Tout d’abord, une adresse au directeur. “Tous les coups sont permis”, dit-il au délégué syndical SNJ de la rédaction, tentant ainsi en perdant son calme de laisser entendre que nos informations étaient fausses. « Non, il n’est absolument pas prévu d’empêcher les journalistes au décompte horaire de partir en mission, bien au contraire ». Le directeur aurait donné des consignes : des journalistes au décompte horaire
pourraient partir, mais en aménageant les missions, quitte à rallonger la présence des équipes sur place (pour ne pas générer trop d’heures supplémentaires, voire pas du tout). Bien sûr, nous voilà rassurés… Mais de qui se moque-t-on ?
Les caisses seraient vides mais la solution serait de rallonger les missions ? Tout le contraire du constat actuel… Alors arrêtons les balivernes, on a fini de rire. Quand les représentants du personnel menaient 6 mois de combat pour que nos heures supplémentaires soient reconnues puis payées, la direction a passé 6 mois à faire pression sur de nombreux journalistes pour leur expliquer que “seul le forfait-jours
permettra de partir en mission”.
Le tout après un été meurtrier pour l’information à la rédaction nationale, ponctué d’un courrier provocateur de notre ancien directeur promu au service cynisme et enterrement de seconde classe. De qui se moque-t-on, vraiment ?
Que vont-ils dire bientôt aux JRI de notre rédaction qui ont conservé (avec l’appui des syndicats) une organisation sur 4 jours/semaine et qui sont donc, de fait, au décompte horaire ?
Que vont-ils dire aux journalistes qui couvrent les voyages officiels, et dont l’amplitude horaire est inhérente à la couverture de ces événements souvent incontournables ?
Que vont-ils dire à ceux qui couvrent des actualités qui nécessitent une présence dans chacune de nos éditions ?
Probablement la même chose, avant en coulisses et aujourd’hui sans complexe en pleine lumière. Alors clairement, notre organisation assume les informations révélées la semaine dernière. Les salariés qui constatent chaque jour la déloyauté de ceux qui nous dirigent choisiront leur camp.
La confiance est rompue à travers chaque acte de la direction qui abîme un peu plus notre rédaction. Une rédaction particulièrement atteinte moralement en cette rentrée. Trahis par les mots de Pascal Golomer, menacés par le projet de fusion des rédactions, salis par les suspicions autour de la déclaration des heures supplémentaires, et détournés de leur mission d’informer, les journalistes de la rédaction nationale ne sont pas dupes.
Que la direction donne des preuves, plutôt que d’agiter des démentis dans les couloirs, sans avoir le courage d’écrire qu’elle ne pratiquera pas la discrimination professionnelle par le biais du temps de travail. Toute autre gesticulation n’apparaîtra que comme un mensonge de plus.
Paris, le 10 septembre 2014