Une véritable révélation. Et même une croisade. Depuis la signature de l’accord collectif de France Télévisions, certains cadres ont bien compris la consigne de la direction : ils sont devenus les prédicateurs zélés du forfait jours. Selon la loi, le forfait jours dépend obligatoirement d’un accord individuel. Personne ne peut imposer cette option. Quelle horreur, que ce libre arbitre ! Alors, depuis deux semaines, tout y passe :
- Sondages auprès des journalistes « pour mieux organiser le travail et le service»
- Propos ambigus ou mensongers devant les instances représentatives du personnel : le choix proposé aux journalistes ne serait « que » forfait jours ou décompte horaire à 35h00, sans RTT
- Calendrier des entretiens « carrière » avancé, convocations informelles, discussions entre deux portes : « Si tu ne choisis pas le forfait jours, il sera dur pour nous de t’envoyer en mission comme avant »
- Chantage auprès des salariés qui s’apprêtent à signer un contrat à durée indéterminée
- Enfin, certains laissent entendre que les futures promotions et augmentations salariales seraient données de préférence à celles et ceux qui choisiront le forfait jours.
Nous sommes en train de recueillir les témoignages des journalistes qui subissent ces pressions. Nous ne reculerons pas devant des procédures pour faire condamner cette forme de discrimination qui se profile. En attendant, nous rappelons que chaque journaliste devra choisir le mode de calcul du temps de travail cet automne, pas avant.
Nous exigeons donc que la direction de l’entreprise siffle la fin de cette triste récréation, comme le directeur des ressources humaines s’était engagé à le faire devant les organisations syndicales. Le SNJ rappelle qu’un accord signé engage toutes les parties La direction doit donc condamner ces pratiques, calmer ses managers et cesser toute forme d’intimidation. Il en va d’un climat social apaisé. A nos dirigeants d’être responsables, ou de subir les foudres des tribunaux.
Paris, le 4 juillet 2013