Le SNJ dénonce avec force l’annonce brutale faite ce matin à Malakoff par Thierry Thuillier. Le directeur de l’Information prépare la réduction, puis l’abandon de l’activité de l’AITV (l’Agence Internationale de Télévisions), tout en cherchant un éventuel repreneur extérieur pour cette agence et ses personnels. Il justifie son projet par la baisse annoncée pour 2014 du montant du contrat liant France Télévisions à Canal France International. Sur le fond, il considère que l’AITV n’a rien à faire au sein de France Télévisions.
Pour se débarrasser au plus vite de l’AITV, la direction envisage d’ouvrir le prochain plan de départ volontaire de FTV aux 28 journalistes permanents (francophones et anglophones) de la rédaction parisienne de l’AITV, de les ventiler dans le groupe ou de les céder avec l’activité. Une annonce qui ne respecte même pas les dispositions légales, puisque le plan de départs volontaires et son périmètre n’ont toujours pas été présentés au CCE.
Le SNJ condamne formellement ce qui serait une première depuis la constitution de l’entreprise unique en 2009. Après l’arrêt du Journal de la
Nuit sur France 2, Thierry Thuillier démantèle cette fois une rédaction entière, tout en préparant la fusion des rédactions nationales France 2/France3. Un directeur ou un liquidateur ?
Le SNJ rappelle que l’AITV assume diverses missions :
- production de reportages d’actualité en français et en anglais pour les télévisions africaines via Canal France International, pour France 24 et TV5
- production d’un journal quotidien d’actualité africaine diffusé sur France Ô
- production de sujets d’actualité pour les chaines 1ères ultra-marines
- alimentation et exploitation de 25 ans d’archives télévisées d’actualité africaine utilisées par l’ensemble du groupe France Télévisions
Le SNJ réfute le diagnostic financier à charge dressé par Thierry Thuillier, et note qu’aucun chiffre précis sur l’économie escomptée d’une telle liquidation n’a été avancé. Le coût social de cette fermeture dépasse le périmètre des journalistes de la rédaction. La trentaine de correspondants africains du réseau AITV, ainsi que les personnels techniques et administratifs du site de Malakoff sont aussi directement concernés.
Le SNJ sera au côté de ces salariés pour s’opposer à cette mort programmée. Le SNJ en appelle à l’Etat actionnaire, garant des missions de l’entreprise, afin de préserver l’activité de service public assumée par l’AITV depuis plus de 25 ans.
Paris, le 12 septembre 2013