Préalable SNJ au CSE Siège du 12 juin 2023
La direction de l’entreprise aura donc été sourde aux alertes des élus et des experts. Elle sera restée indifférente devant la mobilisation de ses salariés : le bulldozer Tempo est lancé, il doit détruire les éditions nationales de France 3. Et forcer ensuite des centaines de salariés des stations régionales à réaliser l’impossible : compenser le vide laissé, mais à moyens quasi constants, et avec des incertitudes techniques à tous les niveaux !
Pour la direction, peu importe l’angoisse et l’avenir des milliers de salariés qui font ces journaux chaque jour : priorité à l’affichage politique. Imposons Tempo, quoi qu’il advienne ensuite !
Le SNJ remercie celles et ceux, dans le réseau France 3 comme au Siège, qui se sont battus pour maintenir les éditions nationales, et exiger un projet de régionalisation sincère et ambitieux. Nous n’étions peut-être pas assez nombreux, mais votre mobilisation était essentielle.
Ironie de l’histoire de Tempo, ceux que nous protégions en priorité, les journalistes attachés aux éditions « supprimées », vont devenir pour certains les bras armés de ce projet néfaste. En quelque sorte, des victimes de Tempo se transforment… en exécutants de Tempo ! Une méthode de gestion humaine proche du supplice, et Tempo en sera un pour tout le monde… Pas seulement le 4 septembre prochain, mais pour longtemps.
Impréparation, imprécations, imprécisions… Tout ce qui caractérise ce projet nous ramène à un seul constat : imposer Tempo restera une faute grave de la présidente, insensible aux drames éditoriaux, humains et professionnels que porte en son sein cet objet politique.
En pleine discussion autour du futur Contrat d’Objectifs et de Moyens de France Télévisions, les coupes claires ne sont pas terminées. En ne s’opposant à rien, au registre du pire, tout finit par arriver.
La mobilisation relative des salariés peut se comprendre, tant les nombreux tours de passe-passe de la présidente ont abîmé notre collectif depuis 8 ans maintenant. Le SNJ n’a pas la prétention d’avoir tout prévu, mais entre nous, lorsque la fusion des rédactions nationales a été annoncée en 2012, et mise en place à partir de 2015, nos élus avaient clairement énoncé que cela conduirait à la suppression des éditions nationales.
Révisez alors vos cours de mythologie, et vous verrez alors que nous traiter de Cassandre n’est pas une insulte.
Aujourd’hui, le coup est rude. Non pas parce que nous avons perdu en justice, non pas parce que l’information-consultation autour de Tempo est terminée. Non, ce qui est insupportable, c’est que nous savons que Tempo va tout détruire sur son passage ! Un mouvement social fort et massif peut encore inverser la tendance. Rendez-vous début septembre, c’est notre dernière chance contre Tempo !
Paris, le 12 juillet 2023