Lundi 3 juin, un journaliste reporter d’images de France 3 Normandie a été violemment agressé pendant l’exercice de son travail. Il filmait, depuis la voie publique, une mosquée à Petit-Couronne. Un homme, suivi par d’autres, lui a demandé d’arrêter de filmer avant de le frapper, de le jeter à terre et de casser sa caméra. Ils l’ont ensuite enfermé à clé dans l’enceinte de la mosquée. Il a fallu l’intervention de la police pour le libérer. Le médecin légiste lui a notifié cinq jours d’ITT.
Les organisations syndicales représentatives de France 3 Normandie-Rouen condamnent fermement cette agression infâme et apportent tout leur soutien à leur collègue et confrère. La liberté de la presse est un droit constitutionnel inaliénable et quiconque s’y oppose avec violence doit être condamné par les tribunaux.
Depuis plusieurs mois, notamment à Rouen, les journalistes sont devenus des proies faciles et des boucs-émissaires. Cette situation ne peut plus durer.
Ce tournage, où le JRI était seul, s’est fait dans des circonstances particulières. Ce même-jour, un imam de cette mosquée comparaissait devant le tribunal de Boulogne sur Mer pour avoir aidé des migrants à passer en Angleterre, contre rémunérations. Il était donc probable que des fidèles de cette mosquée soient plutôt tendus. Mais notre collègue, contrairement à l’encadrement, ignorait l’existence de ce procès dans le Pas de Calais. Jamais il n’aurait dû aller tourner seul dans ces conditions.
Il est plus que temps de prendre conscience que le tournage seul n’est pas sans risque. Dans des conditions difficiles, il faut au minimum travailler à deux. Les récentes manifestations des gilets jaunes à Rouen ont montré que tourner des images, même pour un off, n’est plus anodin. C’est même parfois dangereux. La direction de France 3 Normandie doit assurer la sécurité de tout son personnel. Partout et tout le temps.
Rouen, le 5 juin 2019
Tract intersyndical agression journaliste rouen