Déshabiller Saint-Pierre
sans rhabiller Saint-Paul ?

Suite aux derniers « débats » qui ont eu lieu en CSE à propos de la réorganisation géographique envisagée au sein de la rédaction, le SNJ exprime avec force son opposition à l’idée d’un déplacement d’un des 3 postes de journalistes radio de Saint-Pierre.

Une telle décision aurait des conséquences sur la charge de travail des deux reporters restantes et sur l’organisation de leur activité.

En termes de gestion des congés, de fréquences de travail les week-ends et pour faire correctement face à la densité de l’actualité sudiste en semaine, il est illusoire de prétendre maintenir un service public de qualité, digne de ces territoires, en ne leur accordant plus que les effectifs d’il y a 30 ans. Nous croyions avoir changé de siècle.

L’expérience menée ces derniers mois d’un déshabillage de la télé pour rafistoler les effectifs radio le week-end relève d’une mystification doctrinale sur l’air du « ils sont trop nombreux ». Ce « trop nombreux », nous le contestons avec la plus grande vigueur.

Nous ne croyons pas le moins du monde aux promesses de renforts par piges. Même tenues, elles ne le sont jamais bien longtemps. Elles sont toujours sous la menace du serrage de ceinture suivant.

Nous ne croyons pas davantage aux renforts sporadiques venus du Nord. Quelle méconnaissance de la réalité du trafic automobile, de l’étendue de la zone à couvrir et de l’importance du réseau journalistique !

Dans l’Ouest, l’expérience des précédents départs à la retraite suivis de « réorganisations » nous a montré la perte de prise directe avec nos publics et avec les élus et collectivités.

Il faut d’ailleurs aussi, d’urgence, corriger ce problème. Les derniers résultats Médiamétrie nous y invitent.

Nous ne connaissons pas le plan exact de la direction de Réunion La 1ère, ni ses motivations.

Toutefois, la bataille actuelle entre les autres organisations syndicales les laisse entrapercevoir : le seul enjeu pour ces centrales est de favoriser une titularisation plutôt qu’une autre.

Nous préférerions que soient considérés seulement les intérêts des salariés et du public. Surtout quand ce sont les mêmes.

La Réunion, le 16 décembre 2022

L’emploi avant tout

RÉDACTION NATIONALE

Depuis des mois, le SNJ alerte la direction de l’information et celle de la rédaction nationale sur le déficit endémique d’emplois dans notre périmètre : 60 postes de journalistes supprimés en moins de trois ans, en raison du non-remplacement de départs à la retraite ou de départs dans le cadre de la rupture conventionnelle collective. Des pertes sèches, alors que les services sont à l’os depuis des mois. Le traitement des CDD est passé du « plus du tout » au sursis de fin d’année. A quelques jours de la fin de 2022, le SNJ, fidèle à sa ligne de défense de l’emploi et des précaires, réitère ses requêtes. Il est hors de question de démarrer l’année qui vient sans engagement pour la dizaine de CDD en souffrance depuis des années dans notre rédaction.

La souffrance c’est la précarité permanente, de semaine en semaine, d’engagement en changement de pied, de promesse en trahison. Nous demandons la requalification immédiate de ces CDD en CDI. Nous les avons identifiés et nous sommes prêts à en parler avec la direction. Il est impossible, au-delà de tout projet funeste, comme Tempo ou autre ineptie éditoriale, que ce sujet de l’emploi soit traité au second plan.

Au même titre que le SNJ engage un bras de fer sur les salaires avec la direction, nous sommes comme toujours mobilisés pour défendre l’emploi et nos consœurs et confrères CDD, à la rédaction nationale comme ailleurs.
L’actuelle direction de l’information semble plus préoccupée par des changements de têtes dans l’organigramme que par le sort réservé à ces précaires de l’info. Une bonne nouvelle pour finir l’année ne nous déplairait pas.

Paris, le 14 décembre 2022

CSE Réseau des 7 et 8 décembre 2022 : notre compte-rendu

L’heure du bilan pour le dernier CSE de l’année

La réunion de ce CSE de décembre s’est déroulée dans un climat beaucoup plus apaisé grâce à l’effort de l’ensemble des élus et de la direction sur la situation très dégradée à France 3 Côte d’Azur.

Sur beaucoup des points à l’ordre du jour néanmoins, la vision de la direction du réseau est apparue à vos élus SNJ assez éloignée de la réalité du terrain et du quotidien des salariés. Lire notre liminaire « Objectif lunaire et au-delà » !

Le directeur du réseau a tenu à dresser un bilan positif de l’année 2022 en reconnaissant que « beaucoup de choses restent à améliorer ». 2023 verra la présentation d’une nouvelle organisation du numérique, la poursuite de la coopération avec France Bleu « quand cela a du sens » et la poursuite des prises d’antennes thématiques et des retransmissions sportives. Philippe Martinetti affirme que son ambition est de « continuer avec humilité d’être à l’écoute de l’ensemble des personnels avec le souci de donner des perspectives »…nous saurons lui rappeler dans les mois qui viennent.

Au menu de ce CSE :

-Le point sur le projet Tempo

-Bilan et perspectives du parc des caméras dans le réseau

-Bilan mensuel santé et conditions de travail

-Inquiétudes au service de la vidéographie de la Fabrique à Nancy

-Bilan 2021 du Handicap

-Le plan de formation pour 2023

Suppression de Passage des Arts : un mensonge de plus

Un mensonge délibéré de la direction sur le devenir d’une émission, Passage des Arts, et celui de ses salariés ! Un vrai scandale qui s’est produit en plein CSE du Siège, lors d’un point destiné à recueillir l’avis des élus de l’instance, sur le projet de transfert de la production de six émissions, dont celle de Claire Chazal à la filiale france.tv Studio.

Jeudi après-midi, vos élus SNJ ont été stupéfaits et indignés d’apprendre par la presse la confirmation officielle de la suppression de l’émission culturelle du dimanche soir sur France 2.

« C’est brutal, je n’ai absolument pas vu le coup venir », déclare Claire Chazal à Télérama. « Un grand sentiment d’injustice » pour la journaliste. La présentatrice de Passage des Arts assure avoir appris la nouvelle lundi, lors d’un rendez-vous avec Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions.
Lundi ? Le problème, c’est que mardi matin (le lendemain), en CSE du Siège, vos élus ont interrogé la direction sur le maintien ou non de cette émission, et la réponse de Laure Haguenauer, secrétaire générale de la direction des antennes et des programmes, a été celle-ci : « Nous n’avons pas aujourd’hui pris de décision finale sur cette émission, nous avons des discussions, nous nous interrogeons sur la poursuite [de celle-ci] »… Et d’ajouter : « Nous avons constaté avec la production qu’on n’était pas au rendez-vous de l’audience [entre 200 000 et 480 000 fidèles depuis la rentrée selon Télérama], on discute pour la suite ».

Les promesses n’engagent que ceux qui les croient, c’est bien connu. Mais là, la direction a franchi un pas. Cela révèle un mépris total de l’instance qui doit obligatoirement être consultée sur les grands projets de l’entreprise. Un mépris, au point de mentir sur les informations données, afin de pouvoir recueillir l’avis des élus. Une méthode plus que déloyale que nous dénonçons haut et fort. Mentir en CSE, c’est mentir aux salariés que nous représentons. Désormais, comment croire en la véracité des documents ou des présentations qui nous seront faites ?

Sur le projet Tempo qui comprend la funeste suppression des éditions nationales de France 3 et contre lequel nous nous battons, la direction avait d’abord communiqué devant la presse. Le directeur de l’information s’était exprimé face aux journalistes de France Info, et la présidente avait fait de même lors d’un tchat avec les salariés, séchant ainsi le CSE du Siège (qui se tenait le jour même). Une action en justice pour délit d’entrave est d’ailleurs lancée à ce propos.

Passage des Arts, ce n’est pas une émission comme les autres. Elle fait partie des six émissions concernées (avec Télématin, Des Racines et des Ailes, Des Chiffres et des Lettres, Thalassa, Faut pas Rêver) par le projet TEPI, le transfert de la production vers france.tv Studio, avec détachements ou transferts des salariés sur la base du volontariat.

En novembre dernier, un article du Parisien annonçait purement et simplement la suppression de Passage des Arts. Et son remplacement en janvier par une émission de cinéma présentée par Pierre Lescure, produite par le privé, en l’occurrence la société Black Dynamite. Une filiale de Mediawan, l’empire de Pierre-Antoine Capton qui produit déjà C à Vous. Vos élus SNJ avaient vivement protesté, et dénoncé une consultation déloyale avant d’exiger le report du recueil de l’avis au mois de décembre. A condition que la direction fasse la transparence au sujet de Passage des Arts. Le président du CSE du Siège, M. Laurent Benhayoun avait accepté le marché. On connaît la suite. Un marché de dupes. Un coup de force pour que les élus soient consultés… sur un projet déjà amputé d’une émission dans l’opacité la plus totale.

« Quoi qu’il arrive, il n’y aura pas d’impact sur l’emploi », assurait au CSE de décembre Laure Haguenauer, de la direction des antennes et des programmes. Avec quatre salariées en CDI qui se verraient confier de nouvelle affectations, deux CDD qui seraient prolongés jusqu’au mois de juin. Le plan était déjà bien ficelé. Et le discours, ou plutôt la langue de bois, parfaitement préparé. « Je n’ai pas entendu que l’émission de Pierre Lescure était en tournage », affirmait encore Laure Haguenauer. L’interview de Claire Chazal à Télérama donne précisément la date du clap de fin : le dernier numéro de Passage des Arts sera diffusé le 15 janvier. Ce qui vient confirmer des informations de certains élus qui travaillent sur les plateaux, selon lesquelles aucun nouveau tournage de l’émission culturelle de France 2 n’était prévu en 2023.

A l’issue de ce dialogue de sourds, les élus ont unanimement voté une résolution (lire ici) condamnant les méthodes de la direction ! Cette affaire va laisser des traces. La confiance qui était déjà largement entamée par de précédents mensonges de la direction au sujet du Soir 3 ou de l’avenir des éditions nationales de France 3, est cette fois-ci rompue. France Télévisions et sa présidente ont choisi le choc frontal avec les organisations syndicales ! Nous le déplorons. Le SNJ répondra présent avec un seul mot d’ordre : la mobilisation.

Paris, le 9 décembre 2022

Un journal « froid », sans âme ni proximité ? A qui la faute ?

Mardi 15 novembre, le rédacteur en chef de Nouvelle-Calédonie La 1ère a lancé que nous faisions un journal « froid » !

Mais à qui la faute, monsieur le rédacteur en chef ?

C’est vous et votre équipe encadrante qui signez éditorialement ces journaux « froids ».

Des journaux « froids » ?

Quel manque de considération de votre part vis-à-vis de la rédaction ! Faut-il rappeler au rédacteur en chef et à l’équipe encadrante, que ce sont ces mêmes journalistes qui, tout au long de l’année, fournissent les contenus aux éditions télé, radio et internet ?

Où étiez-vous lorsque nous réclamions plus d’anticipation et de prévisions pour nos éditions ? Où étiez-vous lorsqu’il fallait arbitrer les choix éditoriaux ?

Faut-il rappeler qu’il n’y a aucune interaction entre la radio, la télé et le web ? Aucun chef d’orchestre ! Aucune anticipation des tableaux de services ! Aucune gestion des équipes avec des managers qui motivent leurs troupes !

Autant de dysfonctionnements et de manquements qui, c’est vrai, impactent lourdement notre traitement de l’information…

Alors assumez votre bilan « froid » !

Nouméa, le 9 décembre 2022

Salaires : la direction n’a rien dans sa hotte !

Suite à notre saisine envoyée lundi 5 décembre, la direction a été claire : « on n’a rien dans notre hotte pour 2022 ».

Le SNJ s’étonne : la direction prétend qu’elle n’a pas d’argent alors qu’elle a trouvé les fonds pour vider les comptes épargne-temps (CET) ! Elle a en effet proposé de racheter des jours à tous ceux qui comptent plus de 80 jours sur leur CET (cela concernerait plus de 500 salariés).

« Mais on est en ordre de marche pour 2023 », assure la direction. Alors pourquoi pas une ouverture de la Négociation Annuelle Obligatoire sur la politique salariale dès janvier ?

On nous répond qu’il faut attendre le cadrage budgétaire de la tutelle au printemps. La direction évoque une possible NAO en avril, « on sait que la pression est forte ».

Pourtant, d’autres entreprises de l’audiovisuel public comme France Médias Monde ont entamé leur NAO en décembre pour 2023 !

Dans sa saisine, le SNJ a fait des propositions qui peuvent entrer en vigueur dès janvier :

  • Mesure générale ;
  • Revalorisation des grilles de salaires garantis ;
  • Création de paliers supplémentaires d’ancienneté en cohérence avec le recul de l’âge de départ à la retraite.

  • Par ailleurs, le SNJ a proposé une augmentation de la part patronale pour les transports en commun de 50 à 75% : certains forfaits, comme le pass Navigo en Ile-de-France, vont coûter beaucoup plus cher aux salariés.
    La direction doit prendre la mesure de l’urgence concernant le pouvoir d’achat des salariés.
    Le SNJ jugera sur pièce. En dernier lieu, le choix d’une mobilisation reviendra aux salariés.

Paris, le 8 décembre 2022

France Télévisions jette un froid
parmi les salariés

Des scènes surréalistes à France Télévisions. Dans une réunion, le thermomètre affiche 16 degrés, 17 au maximum !!! Le Siège se trouve dans le sud-ouest parisien, mais à l’intérieur, c’est le pôle Nord. Les participants grelottent malgré leurs épais manteaux et leurs écharpes. La salle se vide peu à peu, d’aucuns préfèrent rentrer chez eux pour suivre les débats à distance depuis leur domicile… Un salarié a choisi de prendre cela avec humour, en affichant une vidéo de cheminée sur l’écran de sa visioconférence.
La présidente de France TV, Delphine Ernotte, a-t-elle trouvé un nouveau moyen pour favoriser le télétravail  ? Officiellement, ce n’est pas l’objectif. Mais dans les ascenseurs, on croise des salariés excédés : « Je rentre, ce n’est plus tenable » !!!

Madame Ernotte a fait de la sobriété énergétique l’une de ses priorités, et c’est évidemment louable. Mais cette logique tournerait-elle à l’absurde ? Pour preuve, un journaliste qui ne tenait plus dans un local s’est rabattu sur la cafétéria (où la température est plus élevée) pour travailler ! Les salariés vont-ils devenir des « réfugiés climatiques » ? Des hauts cadres de l’entreprise ne cachent pas être eux aussi dans le brouillard quant aux causes de cette vague de froid en interne.
Revenons à nos bureaux… depuis quelques semaines, les salariés du siège ne peuvent plus régler eux-mêmes le thermostat de leur périmètre. Sauf à en faire la demande expresse via un logiciel, bref, une lourdeur administrative qui en refroidit plus d’un.

Selon la médecine du travail, l’employeur doit offrir aux salariés des conditions de travail confortables (20, 21 degrés) ! Autrement dit, en deçà de 19 degrés, « cela devient compliqué ». Entre 16 et 18, mieux vaut avoir « une activité modérée ». Alors que nous traitons des problèmes de froid dans les écoles et les entreprises dans nos journaux, faut-il conseiller le jogging aux employés de France TV ?
On nous laisse entendre que le pouvoir est bien au chaud au 8ème… à nous de faire monter la température sociale en 2023 !

Paris, le 7 décembre 2022

Objectif Lunaire et au-delà…

LIMINAIRE SNJ AU CSE DES 7 ET 8 DECEMBRE 2022

Il y a quelques jours nous apprenions qu’une Française de 40 ans, Sophie Adenot, venait d’être choisie par l’agence spatiale européenne pour la nouvelle promotion d’astronautes. Une âme d’exploratrice, parait-il, qui rêvait depuis toute petite du cosmos, des planètes et d’apesanteur…

En lisant les documents pour cette réunion du CSE de décembre, on ressent parfois aussi un curieux flottement, un décalage spatio-temporel, un style de langage très « Bienvenue à Gattaca ».

Comme si la direction regardait la réalité avec les yeux de Sophie, l’ingénuité en moins, depuis l’ISS.

Ainsi, l’Etat des lieux du parc de caméras parait avoir été écrit par Monsieur Spock. « Travail rigoureux …en s’appuyant sur la contribution des salariés » ; « savoir-faire de nos OPV et JRI au cœur de notre ambition » ; « pluralité des écritures » …Sur la planète réseau France 3, l’écriture image tous les jours se heurte à des trépieds cassés, des grands capteurs tant attendus qui restent dans les placards faute d’accessoires et de formations.

Mais cela ne saurait tarder nous dit-on.

Ainsi le Vaisseau Amiral Tempo continue sa tournée des régions, avec, selon le pilote, des informations pas toujours identiques, lacunaires, voire lunaires…et toujours rien de concret sur les fameux renforts qui viendraient du Siège. Une béance et un non-sens éditorial avec une rédaction nationale qui s’avance doucement vers le trou noir.

Ainsi vous prétendez poursuivre avec nous ce « merveilleux projet de régionalisation » …en essayant de priver les élus de son outil d’échanges : la CASAR. Le SNJ est opposé à la suppression de cette commission globale de suivi de ce projet stratégique, qui engage le quotidien futur des salariés du réseau et brade une organisation de travail cohérente qui placerait l’humain en son centre.

Parmi lesquels les cdd qui de plus en plus doivent choisir entre manger et se loger dignement en raison de frais de mission insuffisants au regard de l’inflation des tarifs des hôtels de plus en plus élevés. Et cela à des années lumières de la prise en compte de l’humain et de nos collègues les plus précaires. A quand des frais de mission dignes de ce nom ?

Alors certes, il y a de temps en temps quelques signes, fugaces comme de la poussière d’étoiles, qui disent « je vous ai entendus » jusqu’à ce que le mal-être, l’absentéisme, le repli sur soi dans un autre ailleurs, nous rattrapent, vous et nous !

Offrez donc pour Noël aux salariés du réseau une calculatrice pour leurs effectifs et leur budget, un kaléidoscope pour oublier votre réalité et un télescope. Parce que finalement, vous avez peut-être raison : mieux vaut regarder vers les étoiles.

Joyeux Noël à toutes et à tous.

Paris, le 07 décembre 2022

Pas de Tempo comme cadeau

PRÉALABLE SNJ AU CSE SIÈGE DES 5 ET 6 DÉCEMBRE 2022

Merci, Madame la Présidente, de gâcher le Noël des salariés. L’empilement de vos projets ou cadeaux empoisonnés n’apporte qu’inquiétude ou souffrance psychologique. Alors que les fêtes devraient permettre à chacun de souffler, la hotte est pleine ! Et tout en haut de votre liste, ça sent le sapin pour les éditions nationales de France 3… La rédaction nationale est rongée par ce funeste projet qui, aux dires de certains de vos lutins, concernera pas moins de 4000 salariés ! Pour une trêve des confiseurs, la pilule est difficile à avaler. Que vais-je devenir dans ce grand tout appelé Tempo ? La question mine les journalistes et PTA qui n’ont pas besoin de ça. Tous sont déjà épuisés par le management violent, l’augmentation de la charge de travail liée à la baisse endémique des effectifs, la perte de sens à tous les étages. Et le régime sec du point de vue salarial n’arrange rien alors que l’inflation grignote notre pouvoir d’achat. Le mal-être grandit, les médecins du travail qui reçoivent de très nombreux salariés en souffrance, peuvent malheureusement en témoigner.

La suppression des éditions nationales de France 3 constitue un nouveau choc après celle du Soir 3. La cerise sur le cadeau ! Une catastrophe sociale et éditoriale annoncée, un très mauvais livre bien mal emballé. Et vos mages, rois de Tempo qui font le tour des services et des régions en portant une bonne parole à géométrie variable, sont loin de rassurer, bien au contraire. Ici Soir serait peut-être mis en place en septembre 2023 et Ici Midi en septembre 2024. Ou tous les deux verraient le jour en même temps à la rentrée, juste après les vacances d’été ? Le discours change en fonction des interlocuteurs. De quoi perdre le Nord…

Et surtout, vos envoyés très spéciaux n’apportent aucune explication sur la future organisation de la rédaction nationale, sur les effectifs redéployés en régions dans l’encadrement comme sur le terrain. Nous sommes en droit d’attendre clarté et transparence. Mais nous ne croyons pas au Père Noël !
Madame la Présidente, le SNJ pourrait déposer un ouvrage sous votre sapin. Il s’intitulerait, « Tempo, un contresens de l’histoire ». Vous pourriez y apprendre bien des choses, à lire de préférence devant la cheminée. Mais pas trop près, pour éviter de se brûler les ailes… avec la forte mobilisation qui se prépare sur des bases solides. Vous pouvez compter sur ce présent du SNJ et, nous l’espérons, des autres organisations syndicales.

Nous appelons à une mobilisation massive. Oui à une vraie régionalisation mais pas low-cost ! Oui au développement de chaînes régionales de plein exercice, avec les moyens. Un non catégorique au mélange indigeste de l’info de proximité avec l’info nationale et internationale. Tout cela n’apportera que confusion et dissolution de l’identité de nos journaux régionaux, notamment dans les zones rurales.

Pour la nouvelle année, nous espérons enfin voir la lumière, même si l’heure est aux économies, et pas uniquement pour les énergies. La lumière, ce serait de vous voir renoncer au projet Tempo. En faisant le voeu que l’info de service public continue de briller à tous les niveaux, en préservant ce lien de proximité avec les téléspectateurs au travers de l’information régionale. Mais aussi en sauvegardant nos si précieuses éditions nationales de France 3.

Des rendez-vous aux fortes audiences qui sont le fondement du pluralisme et permettent de prendre de la hauteur sur les grandes problématiques nationales et internationales. Et cette exigence, ce n’est pas le 13 heures de France 2, copie de plus en plus conforme de celui de TF1, qui permettra de la satisfaire. Quant au 20 heures de France 2, il va aussi passer les fêtes dans le doute. Bientôt une nouvelle formule, un nouveau plateau, une nouvelle présentatrice ? Halte à la politique du changement permanent !!!

Pour le moment, Madame la Présidente, les salariés ne voient pas le sens de votre politique. Si ce n’est de réduire la masse salariale et d’habiller le tout par une fausse barbe (blanche si possible), teintée de pseudo considérations éditoriales. Tempo, le transfert de plusieurs émissions vers FTV Studio ou Campus qui annonce des déménagements à grande échelle.

Pour Noël, nous vous suggérons de fixer un cap, un vrai, et pourquoi pas, d’offrir une boussole aux salariés qui sont désorientés.

Madame la Présidente, même si les bulles de champagne auront un goût amer cette année, le SNJ vous souhaite de bonnes fêtes. Et vous envoie déjà sa carte de voeux, pour s’opposer de toutes ses forces au projet Tempo.

Paris, le 5 décembre 2022

CSE Siège des 23 et 24 novembre 2022 : notre compte-rendu

Une consultation déloyale pour le transfert ou détachement des salariés de plusieurs émissions vers France.tv Studio. La RCC (Rupture conventionnelle collective) ou plan social déguisé. La politique égalité professionnelle Femmes/Hommes progresse, mais peut mieux faire.

Et Campus ou les déménagements, une histoire sans fin.
En ouverture de ce CSE du Siège, vos élus du SNJ France Télévisions sont une nouvelle fois montés au créneau au sujet du rouleau compresseur appelé Tempo. Un train lancé à pleine vitesse que nous espérons arrêter, avec le soutien des salariés, même si des essais ont déjà été réalisés à France  3 Toutes Régions (FTR) sur les journaux d’Amiens et Montpellier. Même si l’équipe projet poursuit sa tournée dans tous les BRI (Bureaux régionaux d’information) en France, en espérant convaincre les salariés. Le SNJ dit NON à la suppression des éditions nationales de France 3 prévue en septembre 2023 et à une régionalisation Low-Cost. Ce projet funeste aura de graves conséquences sur l’éditorial mais aussi du point de vue social ! La rédaction nationale va-t-elle être divisée en deux, entre ceux qui, faisant partie du casting voulu par la direction, continueront de travailler pour les éditions de France 2, et les autres, chargés de fabriquer des sujets pour France Info et les Bureaux régionaux d’information de France 3 ?