C’est un rebondissement totalement inattendu auquel les salariés ont eu droit ce mardi 18 février. Le tribunal de commerce de Fort-de-France a prononcé la poursuite d’activité de France-Antilles jusqu’au 10 mars, pour permettre à une éventuelle offre de reprise de Xavier Niel, le patron du groupe Iliad (Free), et aussi co-actionnaire du Monde, du Nouvel Observateur et récent acquéreur du groupe Nice-Matin.
Une décision prise suite à une requête du procureur de la République qui a reçu une lettre d’intention de Xavier Niel pour la reprise du groupe France-Antilles.
Une candidature hors délai qui arrive quinze jours après la liquidation des titres de France-Antilles Martinique, France-Antilles Guadeloupe et France-Guyane, et à quelques jours des notifications des licenciements pour les 235 salariés du groupe.
Depuis le 30 janvier, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane sont les seuls territoires de France à ne plus avoir de presse écrite quotidienne.
Aujourd’hui, les interrogations sont multiples tant sur les motivations du porteur du projet, qui aurait pu se positionner lors des différents appels d’offres lancés ces derniers mois, que sur le contenu du projet qui n’est pas encore connu.
Le patron de presse se positionnerait sur un projet qui « permettrait non seulement, de poursuivre une activité de presse quotidienne sur certains des territoires concernés mais également la reprise d’un nombre significatif de salariés », indique le procureur dans sa requête. Mais cet ultime d’appel d’offres est aussi la dernière chance et un ultime espoir pour la survie de France-Antilles. C’est l’occasion pour Xavier Niel et aussi d’autres repreneurs de se positionner pour faire renaître une presse écrite quotidienne sur nos territoires.
C’est aussi une lueur d’espoir pour les 235 salariés, qui, durant ces derniers mois ont connu les montagnes russes émotionnelles.
Le Syndicat national des journalistes, première organisation de la profession, sera extrêmement vigilant sur les offres déposées tant sur le volet social, le modèle économique proposé et l’indépendance des rédactions.
Fort-de-France,le 18 Février 2020