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Découvrez en avant-première le dispositif de France 3 Côte d’Azur pour le 72e festival de Cannes.

Cette année, pour la couverture du Festival de Cannes, c’est un bien mauvais scénario que la direction régionale nous a écrit !

Un signal fort vient d’être envoyé aux techniciens et journalistes : Le festival, ce sera sans vous… ou presque !

Oui, un seul reportage sera diffusé chaque jour sur l’antenne de France 3 Côte d’Azur, une seule équipe de reportage, composée d’un journaliste et d’un JRI, a été dédiée au linéaire, une seule équipe pour rendre compte aux téléspectateurs de notre région de l’actualité du festival. Et, cette année les techniciens sont « hors champs »… ou presque, car certains deviennent contributeurs sur internet… En Côte d’Azur on n’exerce plus forcément son métier, on contribue.

Et pourtant, le festival reste la plus prestigieuse manifestation du septième art dans le monde, c’est également un des événements, le plus médiatisé, avec plus de 4000 journalistes et techniciens. Plus de 80 000 festivaliers débarquent sur Cannes et génèrent 197 millions d’euros de retombées économiques.

Dans ce contexte, il n’est pas utile de proposer à nos téléspectateurs une « page » régionale différente, créative, ancrée sur notre territoire !

Notre Bureau Régional d’Information n’aurait qu’un petit rôle à jouer ! C’est une première pour les 120 000 téléspectateurs quotidiens de France 3 Côte d’Azur qui vont être épatés par cet abîme d’information dans le JT.

Un certain déséquilibre…

Grâce à Instagram, YouTube, et Facebook, France 3 Côte d’Azur sera présent à tous les étages, et donnera à voir du contenu de qualité sur tous ces supports. Car la modernité, c’est par exemple, faire un Facebook Live devant le palais des festivals pendant plus de 30 minutes sur la pose du tapis rouge… Le tapis sous toutes ses coutures… c’est à #Cannes 2019 #C’est ma première fois !

Peut-on encore parler de journalisme ?

Les équipes qui travaillent toute l’année sur notre site internet paca.france3.fr ne déméritent pas quant à leur implication et la qualité de leur travail… Ici, ce qui est contesté par les syndicats, les Représentants de Proximité et la majeure partie des salariés de France 3 Côte d’Azur, c’est la débauche de moyens sur internet par rapport au linéaire… le déséquilibre flagrant entre les 2 médiums. Qu’en est-il de nos téléspectateurs, encore très nombreux et qui n’ont pas forcément accès à internet ? La nouvelle cible, les jeunes consultent-ils les réseaux sociaux de France 3 Côte d’Azur ? À l’heure où le décryptage de l’information est plus que nécessaire, la télévision de service public doit-elle se contenter, se féliciter, s’enorgueillir de « milliers » de clics sur Facebook, Instagram, Youtube, pour une moyenne de 14 secondes de connexion par contenu ?

En Côte d’Azur, la télévision régionale est en train de devenir le parent pauvre du web… 12 à 13 personnes par jour dont 5 de Marseille vont fabriquer des contenus ou contribuer sur le web, contre 1 équipe sur le linéaire :

  • 2 coordinateurs éditoriaux
  • 1 superviseur
  • 2 mojos
  • 2 animateurs Instagram
  • 1 à 2 éditeurs web
  • 1 cadre technique
  • 1 informaticien
  • 1 monteur
  • 1 à 2 vidéos (Photographe contributeur)

Et puis, sur le WEB modernité oblige, on filme au smartphone, place au MOJO. Le MOJO, c’est fantastique, c’est souple, peu encombrant, ça permet d’être en direct sans moyen de transmission et au passage on fera l’économie d’un preneur de son… Puis, certaine fois on va démultiplier les équipes, un seul journaliste par tournage… c’est économique ! Et il est tout aussi économique de passer par un prestataire privé « Eurovisions » pour assurer les directs TV !

France 3 Côte d’Azur, bon élève, prend le virage du numérique avant l’heure, avant l’accompagnement nécessaire des équipes vers de nouvelles pratiques et de nouveaux métiers… Même si notre présence sur le net est aujourd’hui indispensable, même s’il est naturel de vouloir rajeunir notre public, la décision unilatérale de la direction de passer « du tout au presque rien », présage de la casse des métiers et démobilise les équipes sur ce type d’événement fédérateur. Ici, on expérimente au risque de nous décrédibiliser auprès de notre cœur de cible.

Un certain regard sur la proximité…

  • 5 salariés de France 3 Provence-Alpes pour renforcer les équipes du Web car à Antibes, il n’y a pas assez de volontaires pour répondre au projet éditorial déployé sur le web !
  • 3 équipes du National seront présentes à Cannes, et grâce à eux France 3 Côte d’Azur pourra « re-boutiquer » leurs sujets en deuxième main, nous pourrons ainsi combler les trous dans le JT, sans oublier que les marseillais viendront avec dans leur carton une série « Youtubeurs » tournée en Provence-Alpes et diffusée en février 2019 et que nous aurons la chance de rediffuser sur notre antenne, pendant le Festival.

Rappelons -nous qu’il y a 2 ans, on nous affirmait avec beaucoup de conviction qu’il fallait fermer les locales pour depuis, faire une marche arrière spectaculaire, car aujourd’hui c’est l’hyper proximité qui prime !

Et bien, aujourd’hui, la direction nous explique qu’elle a souhaité une diminution drastique du traitement sur le linéaire au profit d’un traitement innovant sur le numérique…

En voici le programme :

  • C’est mon festival (un festivalier)
  • C’est ma première fois (un journaliste)
  • Les cancans de cannes
  • La boîte à je
  • L’instant de star
  • L’itw du jour
  • l’heure où la 72ème cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes est diffusée en direct à la télévision et en simultanée dans 600 salles de cinéma, pour France 3 Côte d’Azur du 14 au 25 mai, ce sera le festival du clic… On déroule le tapis rouge sur le Web ! Triste palme pour notre télévision régionale, ses collaborateurs et ses téléspectateurs.

 

Le SNJ, la CFDT, SUD et FO

Tract_Antibes

 

Antibes, le 15 mai 2019